Ah...

Nous venons de regarder The Open House.

Déjà les points positifs comme ça on pourra bien le descendre en flêche (quoi que peut-être pas tant que ça...).
+1 pour le chef op, qui a réussi à faire de très belles images. +1 pour le montage tout aussi beau, et le rythme qui est présent.

Tout le film joue sur le vu et le non-vu, le flou et le net. Tout est très sensible, la sensation de perte de repère, de disparition et d’apparition : sur cela, je trouve qu'il n'y a rien à dire.
Alors certes,

mais peut-être qu'il faudrait voir ce film comme un film où deux personnes essaient de se reconstruire suite à un décès, plutôt qu'un film d'horreur bateau.

Le film est réussi si son but est que nous nous attachions à la relation mère-fils. Une espèce de réecriture du mythe d'Oedipe, le père se fait tuer dès le début et c'est sous les yeux de Logan. Pour ce qui est du fameux "inceste" si tristement célèbre, certes ce n'est pas visible à l'écran mais c'est vrai que tout le film je me suis demandée si à un moment ils allaient se rouler un palot tellement la mise en scène joue avec nous pour nous faire penser ça. Logan est jaloux quand sa mère, Naomi, rencontre un nouveau gars. Logan et Naomi vont jusqu'à potentiellement dormir ensemble : sauf que là où le scénario est fort, c'est que pour les faire dormir ensemble il faut un acte extérieur inhabituel, voire violent, qui amène les personnages dans cette situation qui se justifie par cet acte extérieur. En fait, on dirait surtout que le "suspense" sert plus à cette relation œdipienne qu'à l'histoire d'horreur.
Logan, comme Oedipe,

et finir par fuir la seule chose qui ne peut pas fuir : son destin.

Alors non, pas d'explication pour cette violence gratuite, aucune. Mais est-ce que y a une explication lorsqu'on a une crise cardiaque ?
Est-ce qu'on a une explication quand l'on meurt écrasé par une voiture ? La mort est une fin en soi, sans explication, sans logique, sans âme et pour nous, humain vivant, elle est dénuée de sens.
Parfois, il faut accepter que non, la violence existe pour la violence, au même titre que l'amour existe pour l'amour.
Le film est réussi dans son esthétique, dans sa constellation du motif regard, les yeux, le voir, le flou, le vu et le non-vu.

Toute la structure du film tourne autour de ce regard, et sur ce, je peux affirmer que figuralemment parlant The Open House est un bon film. Le scénario est un peu tiré par les cheveux, mais putain, il a su me faire sursauter, m'agacer, et me rendre triste. L'important c'est la sensation : et j'ai ressenti.

Alors certes on est un peu déçu par la fin, mais finalement je trouve qu'un film "d'horreur" qui arrive à nous toucher est quelque part une petite réussite.

P.s. par contre au niveau film d'horreur on a connu mieux.