Ben Kingsley (Gandhi), Josh Harnett (Penny Dreadfull, La Chute du Faucon Noir) et Michiel Huisman (Game of Thrones) dans une histoire qui a tout de l'oscarisé Patient Anglais. Décors grandioses en Turquie et notamment dans les Cappadoces, costumes et ambiances début du siècle dernier, romance et violence crue pour nous immerger, il y a quand même un peu plus que le minimum syndical hollywoodien pour un film de ce calibre.
Gros problème, l'héroïne principale est une jeune inconnue insipide (Hera Hilmar, pas plus chanceuse par la suite dans Mortal Engines) et le film est sorti peu de temps après The Promise avec Christian Bale, Oscar Isaac et Charlotte LeBon, au synopsis similaire, mais qui n'a pas eu énormément de succès, alors qu'on peut le considérer nettement mieux réalisé. Pas tout à fait le genre à rassurer d'éventuels distributeurs. Une fuite de scenario entre studios ? Je n'avais jamais entendu parler de ce film avant que Netflix ne le rachète. Avec un tel casting c'est étonnant, car le métrage n'est pas brillant, certes, mais tout à fait regardable. La photographie est correcte et si l'émotion ne traverse pas la toile, on passe quelques moments d'évasion ou d'horreur dans un contexte de guerre mais dont le génocide arménien est ici occulté, prenant le point de vue turc. La rumeur circule que la partie turque de la production a voulu remettre en cause la vision de The Promise, donnant du coup cet aspect 'Promotion touristique'.
Les chiffres du Box office sont sans appel (40 000 000 $ de budget estimé pour 413 000 $ de recette mondiale !), même pas de quoi payer les vacances de Ben Kingsley ou dédommager les figurants... Le financement à perte du film, ne semble avoir tenu que par l'aide de généreux fonds turcs, afin de contrer un The Promise beaucoup plus viscéral et dont l'authenticité dérange. La célèbre plateforme numérique donne une seconde chance à ce flop dont on peut se demander si les intentions, potentiellement révisionnistes, n'étaient pas vaines.