The Outrun
6.9
The Outrun

Film de Nora Fingscheidt (2024)

Rona est une jeune femme qui était promise à un brillant avenir. Avec son master en biologie, elle s'investit dans une thèse où l'écologie est au centre de ses préoccupations. Elle aimerait bien sauver le monde. En attendant elle doit recenser les cailles kings

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en voie de disparition. Elle a par ailleurs le plus adorable des amoureux (inutile de s'attarder, aussi bons soient-ils, la mère, le père, le chéri, tous les autres personnages sont des accessoires). Mais Rona est alcoolique, ce qui met en danger tous ses projets personnels et professionnels. Elle décide de s'isoler dans les Orcades, des îles du nord de l'Ecosse, là où elle a grandi, afin de tenter de surmonter ses addictions.

Montrer le carnage que peut engendrer l'alcoolisme sur l'existence d'une jeune femme, quelle bonne idée ! D'autant plus s'il s'accompagne des efforts qu'elle faits pour s'en sortir. Encore mieux lorsque le salut est filmé dans une région incroyable, Les Orcades, des îles quasi désertiques, constamment fouettées par des vents qui déchaînent les flots. Il est évident que les images sont d'une beauté presque hallucinantes et que cet endroit aride, ingrat et pourtant sublime est magnifiquement filmé. Si bien que j'ai d'ailleurs cru parfois ressentir le froid et l'humidité pendant la projection tant l'immersion est totale.

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Le problème est néanmoins la réalisation. La caméra à l'épaule épileptique de la réalisatrice m'a donné l'impression d'être à trois grammes et dans le même état éthylique que son héroïne. Pour raconter le chaos de l'existence de Rona, la réalisatrice secoue sa caméra (il y a plus subtil comme métaphore) et le spectateur comme s'il était pris dans un shaker. Je n'en pouvais plus de la suivre dans ses virées nocturnes, qu'elle termine le nez dans le caniveau ou dans son vomi. De la voir perdre conscience de la réalité et se mettre en danger jusqu'à suivre un parfait inconnu... Le montage est lui aussi parfaitement frénétique. Les constants allers retours entre le présent, le passé récent et l'enfance m'ont complètement perdue. On perd totalement le fil de son évolution. On ne sait jamais très bien où on est du récit et l'on ne comprend pas l'intérêt de ce montage. C'est formidable de ne pas toujours mettre le spectateur dans le cocon d'un récit linéaire mais là, je n'ai pas compris l'intérêt de ces flash-backs incessants. Et puis, lorsqu'elle est au bord de l'océan, Rona a constamment des écouteurs sur les oreilles. Et au lieu d'entendre le bruit de la nature, des vagues et du vent, on est assommé par la musique (de merde) qu'elle écoute (une musique de rave party pour faire vite). Ajoutez à cela une légende locale parfois illustrée par de l'animation, un père alcoolique écolo qui vit dans un mobil-home, une mère bigote au dernier degré (pour expliquer le trauma de la gamine rien de tel qu'une belle psychanalyse de comptoir (lol) sans nuances), une voix off omniprésente et éthérée, et vous obtenez ce film interminable, aussi agité que les éléments qui l'enveloppent.

J'ai pensé que la réalisatrice devait être amoureuse de son actrice pour la filmer constamment en très gros plan (rien du grain de peau, des tâches de rousseur, boutons de l'actrice ne nous échappe) mais Saoirse Ronan (sans maquillage) est également productrice du film, ceci explique sans doute cela. Il n'en demeure pas moins que son interprétation est bluffante et pourtant totalement dénuée d'émotion. On... je ne me suis pas du tout attachée à cette fille mais ai été impressionnée par les Orcades. Ce n'est pas suffisant.

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le 8 oct. 2024

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