Le dernier, pour la route
Rona est une jeune femme qui était promise à un brillant avenir. Avec son master en biologie, elle s'investit dans une thèse où l'écologie est au centre de ses préoccupations. Elle aimerait bien...
le 8 oct. 2024
9 j'aime
6
À l’approche de ses trente ans, Rona (Saoirse Ronan), usée par une décennie d’excès dans la nuit londonienne, trouve refuge sur les Orcades, terres d’enfance. Les falaises austères, les vents sauvages et le grondement des vagues semblent répondre au chaos intérieur qu’elle porte en elle. Ici, dans cet environnement, elle tente de se reconstruire, parmi ceux qui ne l'ont jamais comprise.
La narration, éclatée entre un passé urbain saturé de bruit et une insularité rude et silencieuse, illustre la fragmentation d’un être en quête de sens. Flashbacks et ellipses desinnent une mosaïque où mémoire et présent se heurtent et s’entrelacent. Rona est dépeinte comme une figure ambivalente, ni totalement brisée ni entièrement guérie. Sa vulnérabilité, ses silences, ses hésitations, ses moments d’abandon sont contrebalancés par une détermination silencieuse.
La mise en scène, à la frontière du documentaire, s’attarde sur les gestes les plus banals. La caméra, en spectatrice, contemple des étendues sauvages et se fait témoin intrusif des regards et des failles de Rona.
The Outrun refuse les sentiers battus du récit de réhabilitation. Ici, la rédemption n’est ni linéaire, ni idéalisée, mais se dessine à tâtons, avec ses rechutes et ses doutes. En arrière-plan, le film interroge des thématiques contemporaines : la montée des addictions et la jeunesse partagée entre rester ancrée aux racines ou s'émanciper géographiquement.
En fin de compte, Rona, qui s’abandonnait au tumulte des vagues et au souffle indompté du vent, finit par entendre, dans l’apaisement ultime, le chant fragile d’un oiseau incarnant l’idée que ce qui paraît irrémédiablement perdu, peut, contre toute attente, resurgir. Un rappel que la renaissance n’est jamais une évidence, mais toujours une possibilité.
Créée
il y a 5 jours
Critique lue 8 fois
5 j'aime
D'autres avis sur The Outrun
Rona est une jeune femme qui était promise à un brillant avenir. Avec son master en biologie, elle s'investit dans une thèse où l'écologie est au centre de ses préoccupations. Elle aimerait bien...
le 8 oct. 2024
9 j'aime
6
Au final, c’est bien.Au début, la dépendance alcoolique, bon, ça faisait très « documentaire » (et le film n’en est pas loin puisque c’est tiré d’un livre autobiographique avec l’auteur qui a...
Par
le 10 sept. 2024
6 j'aime
2
À l’approche de ses trente ans, Rona (Saoirse Ronan), usée par une décennie d’excès dans la nuit londonienne, trouve refuge sur les Orcades, terres d’enfance. Les falaises austères, les vents...
Par
il y a 5 jours
5 j'aime
Du même critique
La fascination, à l'instar de "Chambres rouges" et son actrice principale, trouve son pouvoir dans l'inexpliqué et dans sa faculté d'éveiller une admiration intense. À travers des clés de...
Par
le 28 janv. 2024
16 j'aime
Grumberg choisit la fable et Hazanavicius l'animation pour aborder la dés.humanisation, et ainsi transcender les limites de sa représentation. La simplicité apparente de la forme, qu’il s’agisse de...
Par
le 1 oct. 2024
15 j'aime
1
À travers le dédale des couloirs du Vatican, "Conclave" installe un théâtre où résonnent les échos d'ambitions voilées et de murmures calculés. Pourtant, derrière la façade d'un thriller religieux où...
Par
le 30 nov. 2024
13 j'aime