Le parcours politique de Maryam, femme médecin en Arabie Saoudite

Maryam est médecin dans la clinique d'une petite ville d'Arabie saoudite. Alors qu'elle veut se rendre à Dubai pour candidater à un poste de chirurgien dans un grand hôpital, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion en l'absence d'une autorisation de voyager électronique à jour de son père.
Révoltée par cette interdiction de voyager, elle décide de se présenter aux élections municipales de sa ville.

The perfect candidate est un film d' Haifaa Al Mansour sorti sur les écrans en août 2020.

Le film s'ouvre sur l'arrivée, au volant de sa Hyundai bleue, de Maryam, jeune doctoresse dans une clinique située au milieu d'un terrain vague boueux dont l'accès est rendu difficile.
Pendant la première demi heure du film, la doctoresse saoudienne subit des revers en série: celui d'un vieil homme blessé sur un chantier qui refuse, parce qu'elle est une femme, qu'elle l'ausculte après un accident puis l'impossibilité d'embarquer pour Dubai en l'absence d'une autorisation électronique à jour de son père.

En 20 minutes, la réalisatrice de Wajda, dont c'est le cinquième film, réussit à mettre en exergue le patriarcat persistant dans l'Arabie Saoudite contemporaine de MBS qui continue à brider la vie des femmes saoudiennes, y compris celle des plus brillantes. Qu'à cela ne tienne, Maryam va se présenter aux élections municipales et ne ménage pas ses efforts pour faire changer les mentalités et surtout, aménager la voie d'accès à la clinique où elle travaille, requête qui, jusqu'à présent, avait été ignorée par les pouvoirs publics.

Avec The perfect candidate, la réalisatrice réussit à nous faire sourire et à nous émouvoir, brossant au passage le portrait des membres d'une famille attachante, rendant le plaidoyer du film encore plus convaincant. La jeune Maryam, aidée par sa soeur photographe, non moins charmante, dans le cadre de sa campagne et soutenue par son père musicien, est épatante de fraicheur et et de ténacité pour atteindre ses objectifs et faire taire les rieurs. Elle va devoir rompre plusieurs tabous de la société Saoudienne pour convaincre.
En guise d'épilogue, Maryam échouera de peu sur le plan électoral mais le vieil homme misogyne qu'elle a soigné la remerciera chaleureusement et lui témoignera son estime à la fin du film.
La réalisation du film est bonne, adoptant parfois avec intelligence un ton léger même si le sujet ne l'est pas.

Ma note: 7/10