Médecin dans une clinique modeste, Maryam est fatiguée d’être déconsidérée en tant que femme par ses patients, ses chefs et la communauté en général. Suite à un concours de circonstances, elle se porte candidate aux élections municipales. L’occasion de faire enfin entendre sa voix.
Quoi de neuf sous le ciel brûlant d’Arabie ? Alors qu’en 2012, la morale interdisait à la fillette Wadjda de monter sur un vélo, on retrouve aujourd’hui Maryam seule au volant d’une confortable voiture bleue. Cependant, il lui faut toujours l’autorisation d’un tuteur mâle pour pouvoir quitter le pays, le temps d’un week-end. Puis, c’est le visage entièrement couvert qu’elle apparaît dans sa première vidéo de campagne. Plus tard, un défilé de niqabs attire l’attention : les rares couleurs ou froufrous égayant la noirceur du tissu ont l’apparat de victoires modestes et audacieuses. Quant aux hommes, ils se montrent aussi capables de s’excuser et de verser une larme.
En dépit de quelques élans naïfs, le film nous initie avec entrain. Il dessine un parallèle évocateur entre l’émancipation féminine et la musique, le chant ou l’art en général, appréciés encore avec méfiance. Cette fois-ci pourtant, la première réalisatrice du pays n’a pas eu à cacher sa caméra pour raconter son histoire. Ainsi, la société saoudienne semble évoluer aussi vite que possible, mais aussi lentement que nécessaire.
7/10
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