Film à la gloire de Leslie Cheung qui campe un artiste renommé pour sa beauté et sa voix. Rôle sur mesure pour cet homme obsédé par son physique et aussi bien artiste lyrique que comédien.
Le rôle de Song Tanping, il incarne toutes ses obsessions qui vont le hanter jusqu'à son autodestruction de ce funeste jour d'avril.
La dégradation physique, l'oubli de son publique, le statut d'artiste...
La voix de Leslie, du début à la fin du métrage, est au centre de la bande sonore et de cette histoire d'amour.
Sous les feux de la rampe, Song Tanping est un objet de désir universel. Son amour avec Wei Qing (magnifique Lei Huang qui se sort merveilleusement de ce rôle qui aurait pu facilement flirter avec la caricature...) provoque des jalousies, des mécontents et les parents de la jeune femme s'y opposent évidemment.
Nous sommes dans le Chine de 1936, une troupe de théâtre est en chemin pour une série de représentations dans une salle qui a été louée à petit prix par le directeur de la troupe.
A l'arrivée, les comédiens/chanteurs comprennent à l'évidence, les raisons de ce "cadeau". Tout est dans un état lamentable, à l'abandon, et l'espace est quasi inutilisable dans un état insalubre.
Cependant ce théâtre a une histoire, à un vécu et l'un des membres de la troupe la ressent dans toutes les fibres de sa chair. Il entend des voix, aperçoit des silhouettes furtives.
Poussé par la curiosité, il interroge le gardien du lieu qui lui raconte les moments l'histoire de ce lieu hors normes et le drame qui s'y est déroulé une dizaine d'années auparavant.
Esthétiquement très travaillé et somptueux, nous sommes dans une époque présente (1936) sépia, brune pour passer dans les années 20 extrêmement colorées. La photographie de Peter Pau est somptueuse mais l'esthétisme est un peu trop présent et appuyé selon moi.
La musique, écrite, composée et interprétée par Leslie Cheung accompagne merveilleusement ses destins tragiques et nous offre un sacré beau moment d'écoute.