Six ans après le très bon accueil de The Crossing Guard, l'acteur / réalisateur Sean Penn portait à l'écran le roman de Friedrich Durrenmatt, La Promesse.
A partir d'une intrigue extrêmement classique, le cinéaste parvient à nous plonger dans une enquête sombre et tortueuse, dont la véritable finalité ne sera pas vraiment de trouver l'identité du meurtrier, mais bien d'assister à la lente déchéance mentale d'un homme prisonnier de la promesse qu'il a faite à la mère de la jeune victime. Un personnage fort campé avec puissance et une étonnante retenue par un Jack Nicholson que l'on avait pas vu aussi bon depuis longtemps.
Le reste du casting est également prestigieux, bien que sous-exploité. Ce qui est quand même dommage lorsque l'on a dans son film Robin Wright (alors encore mariée à Sean Penn), Sam Shepard, Vanessa Redgrave, Helen Mirren, Harry Dean Stanton, Aaron Eckhart, Tom Noonan ou bien encore Benicio Del Toro, complètement flippant en suspect attardé.
L'autre force de The Pledge est à trouver dans sa mise en scène, aussi tendue que planante, apte à magnifier les superbes paysages, et surtout dans son ambiance très particulière, très spirituelle, rapprochant le film d'un conte cruel où le grand méchant loup existerait bel et bien et aurait pris la forme d'un géant insaisissable.
Bien qu'un peu long et tournant autour d'un canevas convenu, donc sans réelle surprise, The Pledge est une oeuvre sensitive et exigeante par son rythme languissant que l'on a bien souvent tendance à zapper dans la brillante carrière de son cinéaste. Dommage, car elle recèle en elle une beauté sombre et amère qui gagne à être (re)découverte.