Pour son troisième long-métrage derrière la caméra, Sean Penn signe un thriller assez atypique : atmosphère contemplative, tempo lent, dialogues minimalistes...
Adaptant un célèbre roman de Friedrich Dürrenmatt ("La promesse", déjà l'objet d'un film allemand à la fin des années 50), Penn met en scène des anti-héros cabossés par la vie, qui retrouvent une part de leur humanité en reconstituant artificiellement une cellule familiale.
"The Pledge" consiste en premier lieu à esquisser leur portrait, à saisir leur vérité psychologique au beau milieu des paysages désertiques du Nevada - de sorte que l'intrigue policière semble passer au second plan...
L'enquête se révèle en effet assez classique et sans grande surprise.
Du moins jusqu'à son issue finale, complètement inattendue. Un dénouement aussi troublant que mémorable. J'ai d'ailleurs mis un certain temps à assimiler ce qui se passait sous mes yeux.
On ne connaîtra donc jamais l'identité de l'assassin, mort dans l'incendie de son camion.
La frustration est grande à cet instant, mais la surprise et la fascination l'emportent nettement face à ce parti-pris final bouleversant.
On regrettera seulement que "The Pledge" comporte pas mal de longueurs, car ce rythme indolent risque d'en rebuter certains, qui passeront alors à côté d'un sacré bon drame policier, dans lequel se distinguent particulièrement Jack Nicholson et Robin Wright.