Le contexte choisi par les scénaristes de « The Power » est excellent pour un film d’horreur. En effet, l’action se déroule pendant les grandes grèves qui ont paralysé Londres en 1974 et qui ont abouti à des coupures d’électricité nocturnes plongeant la capitale britannique dans le noir total. On se retrouve donc dans un hôpital où une jeune infirmière débutante va devoir faire sa première nuit aux services des soins intensifs. Un postulat parfait pour faire frissonner et sursauter les spectateurs et créer une mythologie horrifique intéressante et terrifiante. En plus, le titre du film fait référence à l’électricité (le courant) mais aussi à une tout autre chose que l’on découvrira au fil de l’intrigue et qui promettait un parallèle malin. Et bien si tous les éléments sont là pour accoucher d’une bonne petit série B qui fout la trouille mais non dénué de fond, le résultat s’apparente plutôt et de manière certaine à une douche froide et a un film monté, réalisé et écrit en dépit du bon sens et ce, dans les grandes largeurs. Pour son premier film de cinéma, Corinna Faith manque clairement de maîtrise et de métier et ne sait que faire de tous ces ingrédients potentiellement propices à un bon film. Tout cela ressemble à un mauvais pot-pourri de films de genre censés faire peur. C’est donc frustrant pour le spectateur...
... et « The Power » de s’avérer donc être un film raté plus qu’un navet. L’amorce est plutôt intrigante mais au fur et à mesure que le fantastique s’invite à la fête on a le droit, au choix : à des réactions et comportements incohérents de la part des personnages, des accélérations et des ralentissements du rythme incessants, un montage complètement hasardeux et incompréhensible ou encore des dialogues sans intérêt voire ridicules. Il y a même certaines incongruités qui prêtent à rire comme cette infirmière qui va sauter par la fenêtre ou l’héroïne qui se précipite dans les profondeurs de l’hôpital pour s’échapper. Lorsqu’un film d’horreur devient ridicule, cela sent le roussi pour qu’on y adhère. La mise en scène de Faith table sur la pénombre pour faire peur (logique) mais ne s’encombre pas de nouveautés pour nous surprendre au point d’être répétitive dans les effets. De plus, quand bien même le film se déroule dans les années 70, il n’était pas obligatoire de faire comme s’il avait été réalisé à cette période car « The Power » fait poussiéreux et vieillot. Quant à la peur, malgré quelques séquences réussies (le moment de possession n’est pas trop mal mais c’est du déjà-vu) tout le reste aboutit au même constat : les efforts de la jeune cinéaste tombent à plat. Quant à la résolution d’une intrigue qui mange à tous les râteliers, le sujet des attouchements sexuels aurait été bienvenu s’il n’était pas fondu dans un script comme celui-ci où toutes les réponses tombent comme par magie sur la fin. Un premier essai peu convaincant et neurasthénique...
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