Jane Campion n'a pas volé son Oscar de la meilleur réalisation. Ses images, sa façon de mettre en scène l'histoire de ces cowboys et sa vision tout en non-dits et en suggestions sont une leçon de cinéma.
Indéniablement, ce film est visuellement beau. Il bénéficie d'un directeur de la photographie talentueux, qui a su magnifier les vastes étendues de la Nouvelle-Zélande et jouer avec la luminosité si particulière à cette zone du globe.
Il bénéficie également d'une musique omniprésente mais qui sincère si bien dans les scènes qu'on a parfois tendance à l'oublier.
En outre, "The Power of the Dog" peut se reposer sur un casting irréprochable. En particulier, Benedict Cumberbatch, dans un rôle qui sort de ceux auxquels il nous a habitué, est impressionnant. Tantôt flippant, tantôt mystérieux, tantôt tendre, il parvient à passer d'un état à un autre sans que l'on n'ait l'impression qu'il joue des personnages différents. Tous ces passages d'un état à un autre se font de manière assez naturelle.
Et presque tout son jeu d'acteur passe par son seul regard, véritablement habité.
Malheureusement, le film souffre d'une histoire qui est belle mais qui a du mal à trouver de la fluidité. Longtemps, on ne comprend pas où nous emmène cette histoire, ce qui risque de perdre plus d'un spectateur.
De même, je pense qu'on aurait pu couper une bonne vingtaine de minutes. Le film s'étire parfois à l'extrême, sans apport particulier. On pourra toujours dire que c'est une manière de refléter le temps qui passe lentement à cette époque et dans ce lieu, mais ça ne me convainc qu'à moitié. Le film aurait bénéficié d'un rythme à peine un peu plus rapide.
Toujours est-il que ça reste un bon film, qui mérite sincèrement le coup d'œil !