Resserrons tout de suite la vis: non, The Predator n'est pas le plus mauvais de la saga (Predators détenant le titre, so far). En est-ce pour autant un bon film ? Non.
Alors oui, la production n' a pas été sans heurts (le troisième acte est un reshooting) et du coup la vision de Black & Dekker en a pris un coup. Mais pour autant, les deux premiers actes ne brillent pas spécialement non plus, bien que pur B&K.
Principaux griefs:
la capacité du gamin "autiste" (à part la scène dans la classe, rien n'indique qu'il ne le soit vraiment. Plus un nerd qu'autiste, à mon avis...) à déchiffrer le langage extra-terrestre en un tournemain,
les Loonies caricaturaux et inintéressants au possible,
les chiens E.T (pourquoi ???)
une double sous-exploitation honteuse:
1.le personnage interprété par Yvonne Strahowski est transparent (pourtant, elle ne porte aucun Predator's device), alors qu'elle aurait pu avoir droit à des scènes d'actions, vu son passif dans Chuck,
- et que dire de Sean Keyes (Jake Busey), fils de Peter Keyes (Gary Busey), qui ne sert strictemement à rien dans le récit, si ce n'est à faire un (pathétique) clin d'oeil à Predator 2. Pourtant, le script aurait pu nous raconter que l'obsession de son père pour le Predator aurait rejaillit sur lui et - pourquoi pas - en faire l'antagoniste humain en lieu et place de Sterling Brown (qui vire de bord à la fin, en plus). Mais non...
Pour le reste, c'est plus ou moins regardable mais le gore/CGI fait tâche (vive les effets pratiques) et ça blablate un peu trop et surtout, de manière inintéressante (mais à quoi peut donc servir une cisaille à gazon sur une visseuse ?).
Moins con et raté que Predators, le film de Black use néanmoins ses batteries trop rapidement, après une entame enlevée (du moins, jusqu'à la première scène présentant le gamin). Pourquoi s'acharner à nous balancer encore et encore un (ou des) Predator dans la jungle (ou forêt de 10) ? Du coup, on a une désagréable impression de déjà-vu, ce qui n'améliore en rien un film déjà bancal à la base.
Maladroitement vissé sur un support rongé par les vers, le script de B&K bouffe à tous les rateliers: est-ce un film de S-F, une comédie, de l'horreur, un manque d'imagination.., The Predator est tout ça à la fois, soit une oeuvre multifonction malheureusement mal conceptualisée.Ca manque un peu d'énergie créatrice (c'est pourtant des batteries au lithium...).
Reste une réal pas trop mal, une correcte réadaptation du score de Silvestri et quelques bricoles intéressantes ici et là, mais surtout pas ce casting anti-charismatique (têtes interchangeables).
C'est peu mais c'est moins pire que ceà quoi je m'attendais de prime abord.
"C'est déjà ça, c'est déjà ça..." comme chantait l'autre.