Resserrons tout de suite la vis: non, The Predator est pas le plus mauvais film de la saga (à égalité avec Predators).
Alors ok, la production n' a pas été sans heurts (le troisième acte est un reshooting) et du coup la vision de Black & Dekker en a pris un coup. Mais pour autant, les deux premiers actes ne brillent pas spécialement non plus, bien que pur B&K.
Principaux griefs:
la capacité du gamin "autiste" (à part la scène dans la classe, rien n'indique qu'il ne le soit vraiment. Plus un nerd qu'autiste, à mon avis...) à déchiffrer le langage extra-terrestre en un tournemain,
les Loonies caricaturaux et inintéressants au possible,
les chiens E.T (pourquoi ???)
une double sous-exploitation honteuse:
- le personnage interprété par Yvonne Strahowski est transparent (pourtant, elle ne porte aucun Predator's device), alors qu'elle aurait pu avoir droit à des scènes d'actions, vu son passif dans Chuck,
Pour le reste, le gore/CGI fait tâche (vive les effets pratiques) et ça blablate un peu trop et surtout, de manière inintéressante (mais à quoi peut donc servir une cisaille à gazon sur une visseuse ?).
Aussi raté que Predators dans son concept et ses intentions, le film de Black use ses batteries trop rapidement, après une entame enlevée (du moins, jusqu'à la première scène présentant le gamin).
Pourquoi s'acharner à nous balancer encore et encore un (ou des) Predator dans la jungle (comme l'avait déjà inutilement fait Predators en son temps) ?
Du coup, on a une désagréable impression de déjà-vu, ce qui n'améliore en rien un film déjà bancal à la base.
Maladroitement vissé sur un support rongé par les vers, le script de B&K bouffe à tous les rateliers: est-ce un film de S-F, une comédie, de l'horreur, un manque d'imagination.., The Predator est tout ça à la fois, soit une oeuvre multifonction malheureusement mal conceptualisée.
Ça manque totalement d'énergie créatrice, tout comme son prédécesseur (c'est pourtant des batteries au lithium...) et de plus, le casting est anti-charismatique (têtes interchangeables), à contrario de Predators qui au moins, avait des acteurs confirmés.
On va dire que le film d'Antal pourrait gagner un point de plus, juste pour ses interprètes..., bien que Brody soit un miscast complet et n'ai aucune crédibilité en acteur bad ass...
Pour l'instant (soit en novembre 2018), la saga Predator n'a que deux excellents films au compteur, soient ceux de 1987 et 1990, le reste n'étant que de pâles photocopies du film de McTiernan, nantis de scénarios ineptes, déficients et sans une once d'originalité.
Triste constat...