Plus rapide est la montée, plus dure sera la descente...

La mode des biopics fait partie des tendances hollywoodiennes qui n'éveillent que peu d'intérêt en moi, surtout depuis quelques temps où n'importe qui a droit à son biopic. Je dois avouer que je n'étais absolument pas intéressé par l'histoire de Lance Armstrong, vu qu'elle est récente et encore fraiche dans nos mémoires. Je me rappelle des 7 victoires au Tour de France du coureur cycliste, je me rappelle de son comeback en demi-teinte, je me rappelle de ses déclarations chez Oprah Winfrey. Du coup, je ne voyais pas trop l'intérêt d'avoir un long-métrage retraçant ce dont je me rappelais déjà des grandes lignes.

Et pourtant, j'ai finalement trouvé le film plutôt intéressant. Ce n'est pas le biopic du siècle, c'est mis en scène de manière assez plate (surtout le début, qui enchaine plein de séquences à vitesse grand V) et il y a quelques erreurs de casting assez évidentes (Guillaume Canet en italien, même lui n'a pas l'air d'y croire...), ... Mais finalement, ce qui m'a réellement intéressé dans ce film, c'est le point de vue des américains. Lance Armstrong a été érigé comme héros national et a fait rêver des millions de gens. La chute n'en était que plus dure, et ce film le démontre assez bien. La personnalité d'Armstrong est également présentée sans filtres. Quand il se comporte comme un connard, on ne tente pas d'adoucir les choses, on le montre tel qu'il est. D'ailleurs, je tire mon chapeau à Ben Foster, qui est assez saisissant dans sa ressemblance avec le sportif. J'ai également apprécié le personnage de David Walsh (incarné par le très bon Chris O'Dowd), le journaliste qui s'est intéressé de près à cette histoire de dopage et qui n'a pas lâché l'affaire. Cette espèce de duel aurait mérité plus de moments de tension, mais ça reste plutôt bien raconté.

Après, le film nous apprend-il réellement des choses inédites concernant cette affaire? Pas vraiment. Mais je le conseillerais à quelqu'un qui n'a pas trop suivi ce scandale et qui souhaiterait en apprendre un peu plus. En tout cas, il est ironique de voir que 10 ans avant la sortie de The Program, les studios hollywoodiens souhaitaient déjà produire un film avec Matt Damon dans le rôle du célèbre coureur cycliste. Ce film était censé être une de ces histoires classiques dont les américains sont friands, dans laquelle quelqu'un qui était au bout de sa vie remonte la pente pour devenir un héros national. Entretemps, le projet s'est finalement transformé en portrait peu reluisant de la personne. En même pas 10 ans, Lance Armstrong est passé de célébrité préférée des américains à personnalité la plus haïe.