J’ai entamé "The Quake", ou Skjelvet en norvégien, il y a quelques jours, pensant passer un agréable moment devant un film catastrophe non conventionnel. J’ai littéralement adoré le fait de commencer le film par l’après-catastrophe, mais au bout de quelques minutes je me suis aperçue que je ne comprenais pas tout, j’avais comme la sensation d’avoir des parties manquantes.
En effet, The Quake est la suite de The wave (Bølgen), et ce que j’ai pris pour un coup de génie des scénaristes n’était en fait que la suite d’une première catastrophe.


Donc… On recommence. J’ai visionné les films dans l’ordre : The wave, puis The Quake. La même famille qui endure deux catastrophes naturelles : un tsunami provoqué par un glissement de terrain à Geiranger, puis un tremblement de terre à Oslo. Le tout s’inspire des réels risques en Norvège, et du tsunami de 1934.


Les deux films m’ont plu, car ils ont des éléments qui s’écartent du classique film catastrophe, sans pour autant proposer quelque chose de très nouveau. Par exemple, j’ai beaucoup apprécié cette mesure du spectacle dans le premier film : l’intérêt de la réalisation n’est pas de montrer de grandes images spectaculaires (d’ailleurs, le tsunami n’est pas hyper bien réalisé), mais plutôt l’avant et l’après de la catastrophe. C’est un peu moins le cas dans le deuxième film, où le tremblement de terre est filmé plus longtemps, mais où on continue malgré tout à suivre la famille.


J’ai également apprécié le traitement du traumatisme : alors qu’on peut reprocher au premier film de présenter un modèle d’héroïsme vu et revu (le père qui sauve sa famille), la figure de héros est intelligemment traitée dans le second film lorsqu’on réalise que cet homme est passée par une forte dépression de trois années, et que tous les membres de la famille sont encore traumatisé.es. Disons-le, c’est rare que cela soit abordé dans les films catastrophe : souvent on se contente d’avoir un happy end, ou au contraire une fin dramatique où tout le monde meurt, mais on voit rarement ce qui se passe après : le deuil, la reconstruction, le traumatisme, etc. Il aurait même été plus intelligent de faire un film sur cela seulement, mais j’imagine qu’un second film a été fait car le premier a eu son succès dans son genre, soit : on s’attendait à ce que The Quake soit aussi un film catastrophe.


Il y a plein d’éléments qui peuvent être reprochés au film : la figure paternaliste omniprésente, le traitement très furtif de l’abandon, les scènes très prévisibles, etc. Toutefois, je n’écrirai pas davantage aujourd’hui, car ce film répond assez bien aux attentes que j’en avais : un film catastrophe grand public. Si vous aimez ce genre, je vous conseille donc les deux films, je trouve intéressant de découvrir ce genre sous des réalisations norvégiennes et non étasuniennes. Mais n'ayez pas d'attente révolutionnaire non plus.

SoyAne
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le 11 avr. 2020

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