Un film qui revisite quelques jours clés de l'année 1997 (l'arrivée au pouvoir de Blair et la mort de Diana) pour nous présenter un portrait du (très restreint) cercle royal. Le film est d'ailleurs parsemé d'images d'archive.
Le but du film n'est pas de dénoncer ou d'encenser, sans doute peut-on relever quelques partis pris, mais le film n'est pas vraiment partisan pour autant (sur des questions institutionnelles). Le film ne se mêle pas de politique mais réfute également un point de vue qui serait réduit aux considérations de journaux à sensation, dénoncant plutôt subtilement d'ailleurs leur manipulation de l'opinion.
Le sujet du film est plutôt le choc entre un protocole d'un autre age, tout en rigidité et en émotions contenues et l'hypersensibilité de l'opinion publique devenue pathétique. La froideur de l'un est irréconciliable avec le gout du drame et de la démonstration de sentiment de l'autre. Mais de même que "Paris vaut bien une messe", Balmoral vaut bien un étendard en berne et une allocution publique.
Chaque spectateur est libre de se faire une idée, et ceux que la question institutionnelle du choix entre monarchie et république intéresse ne verront sans aucun doute pas leur opinion altérée par le film. Néanmoins, le film a ceci d'habile qu'en décortiquant les raisonnements et les logiques derrière l'attitude de la reine, on joue sur la corde sensible du spectateur, lui présentant une reine prisonnière d'une éducation et d'un rôle pris tant à coeur, soit une facette souvent peu mise en lumière mais qui éveille quelques élans de compassion.
La réalisation est classique mais très efficace, la photo froide sert bien le sujet et les décors naturels sont somptueux.
Le film doit beaucoup à un casting vraiment parfait, à la tête duquel trône Helen Mirren, impressionnante. Michael Sheen (Blair), James Cromwell (parfait Duc d'Edimbourg, duquel le film ne dresse pas vraiment un portrait reluisant) sont aussi impeccables.