Le déclin d'un empire américain
Il faut aimer se moquer... alors oui, c'est plus simple de se moquer de gens superficiels, oui c'est plus simple de se moquer de ceux que l'on considère comme bêtes et prétentieux mais tout de même... il faut aimer se moquer pour regarder The Queen Of Versailles.
On découvre une famille issue de la plus grotesque représentation du "rêve américain", un jeune homme comme tout le monde devient milliardaire en quelques décennies en surfant sur l'industrie de la propriété en temps partagé, il vit heureux avec sa femme ancienne top model et leurs 8 gosses dans un faste hallucinant dont les réalisateurs ont su saisir tous les travers pour bien nous foutre la gerbe, le gaspillage et le superflu sont omniprésents et on peine à trouver le moindre point d'accroche avec la famille Spiegel, j'ai beau me considérer comme un grand empathique, c'est sacrément tendu de prendre les sujets en affection.
Bref, le documentaire démarre lorsque Madame Spiegel veut se faire construire une réplique miniature (mais pas trop non plus) du château de Versailles pour la bonne et simple raison... qu'elle le peut... oui, qu'elle le peut, jusqu'à ce que la fameuse crise des subprimes vienne leur mettre une baffe, et par baffe j'entends un énorme coup de barre à mine dans la tempe parce que pour ceux qui n'auraient pas suivi, une crise du prêt aux particuliers (qui a donc surtout frappé dans le milieu du logement) n'a certainement pas fait de bien à l'entreprise des Spiegel qui, pour rappel, est la construction de logements destinés à la vente entre plusieurs propriétaires.
A partir de cet instant on constate la descente aux enfer de cette famille qui (mécanisme économique bien connu) va allègrement taper dans son épargne pour maintenir son niveau de vie malgré une faillite réelle de l'entreprise de Monsieur Spiegel jusqu'à... et bien jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien.
J'ai eu du mal à comprendre ce que l'on a tenté de me montrer, était-ce une leçon ? Une moquerie ? Ou es-ce qu'il n'y avait simplement pas de message mais un simple constat ?
Le film est intéressant pour le voyeur et vient taquiner un peu nos bas instincts, on se retrouve facilement à rire de Spiegel mais leur tourment est réel, je garde un sentiment assez amère de la vision du documentaire, ce n'est pas tant que je lui en veuille, c'est plutôt que je m'en suis voulu, on a ce vilain réflexe de se dire que c'est bien fait pour eux mais dans le même contexte qui d'entre nous ne paraîtrait pas aussi porcin ?
Le documentaire est par ailleurs très intéressant et malheureusement divertissant.