The Revenant est seulement le sixième film d'Alejandro Gonzalez Iñárritu, déjà brillant réalisateur oscarisé pour Birdman l’an passé.
The Revenant raconte l’enfer vécu par un trappeur américain, Hugh Glass (campé par un Leonardo DiCaprio impeccable), dans l'Amérique du XIXème siècle. Lors d’une expédition, il va se faire attaquer par un ours et être laissé pour mort par ses coéquipiers. A partir de là, il nourrira une immense soif de vengeance. Iñárritu dépeint ainsi une Amérique très violente (le film est à déconseiller aux âmes sensibles) faite de combats ultra réalistes entre indiens et colons américains.
La première chose qui marque dans le film c’est son esthétique magnifique et subjuguante. Le film a été tourné avec des lumières naturelles ce qui donne une originalité et une puissance visuelle assez rare. Iñárritu va compléter cette empreinte mémorable avec des panoramas naturels magnifiques. Certains plans rappellent Nostalghia (Andreï Tarkovski, 1983) ou encore Aguirre, la colère de dieu (Werner Herzog, 1972). La caméra se place régulièrement très près des visages des acteurs pour montrer leurs côtés très humains, ce qui rend le film assez viscéral et qui permet au spectateur de se plonger dans l’univers où évolue les personnages. Il est rare actuellement de trouver des films proposant une esthétique aussi différente et aussi puissante visuellement. Le réalisateur va réussir aussi à imposer une mise en scène presque parfaite avec des plans séquences millimétrés (ne ratez surtout pas la scène du début du film d’une durée de 5 minutes !). Ces plans séquences, audacieux car ils nécessitent d'être joués en continu et ne contiennent aucun découpage ou montage, permettent d’imposer une ambiance très particulière en montrant la sauvagerie dans laquelle évoluent les personnages. En quelques plans le réalisateur nous montre l’immensité de la nature face à l’homme, une nature d’ailleurs très hostile au personnage qui va devoir endurer maintes souffrances pour survivre, entre blizzard et torrent.
A cette puissance visuelle imposante s’ajoute la puissance sonore très présente. La musique principale du film est une création originale, réutilisée d’ailleurs dans plusieurs scènes pour marquer la solitude du personnage et sa déshumanisation.
De plus, le fond du film dégage une forte intensité. Cette quête de survie du personnage de Hugh Glass renvoie à la bestialité de l’homme et à son instinct de survie. Le personnage va devoir réapprendre à se déplacer mais aussi à se nourrir. C’est donc aussi une reconquête d’humanité qu’il va retrouver dans sa survie. Tous les acteurs du film sont bons surtout Tom Hardy dans son rôle d’homme cupide à la recherche de richesse.
Ne ratez donc surtout pas The Revenant. Ce type de film fait preuve d’une très grande maîtrise, ce qui est rare. Tout le monde peut l’apprécier autant pour la forme (la scène de l’ours est impressionnante) que pour le fond.
Le film est une des réussites de 2016 que tout amateur de film se doit de voir. Il signe par ailleurs un très gros succès aux Etats-Unis (plus de 160 millions de dollars enregistrés !) et a obtenu l’oscar du meilleur acteur et meilleur réalisateur.

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le 9 mars 2016

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