Le bon ours, la brute Léo et le truand...

(je précise l'avoir vu il y a presque un mois mais ai voulu attendre votre sortie nationale)
Belle proposition visuelle avec toutefois une étincelle qui peine à jaillir.
Respiration: ce mot pourrait être le fil rouge du récit. Par sa première minute où seuls des soupirs sont audibles, par l'importance qu'elle prend à plusieurs passages et, vis-a-vis du spectateur, par certains passages où notre rythme cardiaque grimpe quelque peu en flèche nous forçant à inspirer tel une séquence de réanimation.
Nature: son hostilité est le second thème fort. L'impression de froid climatique est omniprésente (effets sonores de haute facture); les séquences animalières sont grandioses (notamment avec des chevaux et L'ours, séquence marquante supérieure à The Edge mais moins forte néanmoins que l'Ours de Annaud car un effet visuel et non réellement un animal joue la séquence).
Vengeance : celle de Glass envers Fitgerald, est légitimement justifiée de par l'acte du second cité. Et quels duo d'acteurs: Léo impressionne de par sa gestuelle et les conditions de tournage, même si je l'ai trouvé plus impressionnant dans d'autres films, notamment Shutter Island et Aviator; Hardy, dont je ne comprends pas la non nomination pour Legend est parfait de par son regard et mérite pleinement sa nomination pour ce rôle. Mention très bien également a Downhall Gleeson remarquable.
Émotion: c'est le petit point noir du film, cette dernière est pas autant présente que souhaité. Elle l'est pour la cause indienne (si vous avez vu Danse avec les loups, vous allez retrouver l'une des tribus indiennes dans le rôle inversé au chef-d'œuvre de Costner) ainsi que la musique de Sakamoto somptueuse, mais fait défaut niveau récit, notamment son issue décevante de la part d'Innaritu malgré une très belle dernière image.
En conclusion, impression similaire à 12 years a slave: Oscars plus que probables mais si techniquement irréprochable, un certain manque épique fait quelque peu défaut.
Néanmoins à recommander et en VO.

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le 25 févr. 2016

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vincenzobino

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