Lost in the wild

Grosse sortie du premier trimestre 2016, avec en prime trois Oscars, The Revenant nous transporte dans la première moitié du XIXe siècle, alors que le territoire des actuels Etats-Unis, est encore largement sauvage, voire inexploré.
Inspiré par l'histoire vraie du trappeur Hugh Glass, The Revenant est, comme son titre l'indique, l'aventure d'un homme laissé pour mort par deux de ses compagnons, dont l'un d'eux a préalablement tué son fils métis, issu de sa relation avec une amérindienne.

Si finalement, l'histoire a proprement parler n'est pas d'une grande profondeur, puisqu'il s'agit ici avant tout de survie et de vengeance, The Revenant frappe fort sur d'autres points.
Techniquement d'abord, le film est assez exceptionnel, que ce soit le fameux combat contre le Grizzly ou encore l'attaque du campement de trappeurs par un groupe d'indiens, la claque est réelle. Sur cet aspect, seule la scène avec le troupeau de bisons est foirée, avec des effets spéciaux fort peu convaincants pour le coup.

Les acteurs répondent présents eux aussi, Di Caprio n'a pas volé son Oscar, et Tom Hardy, dans le personnage du salaud, tient là un de ses meilleurs rôles.

Enfin, The Revenant justifie le déplacement ne serait-ce que pour les paysages fantastiques qu'il nous offre. Principalement filmé au Canada pendant l'hiver, le film dépeint à merveille une nature aussi belle qu'inhospitalière, et on ose à peine imaginer ce qu'a pu endurer le vrai Hugh Glass (inutile de dire que nos chances de survie, en bons occidentaux du XXIe siècle que nous sommes, friseraient le 0 dans un même contexte).
Tourné en lumière naturelle, le rendu est donc tout bonnement exceptionnel.

Enfin, on notera qu'en dépit de leur discrétion, les musiques sont là encore une grande réussite et subliment plusieurs scènes du film.

Difficile donc, de ne pas être scotché par l'oeuvre d'Alejandro González Iñárritu.
Parfois dur, et donc à épargner aux âmes les plus sensibles, The Revenant est une aventure humaine intense et grandiose qui souffre de très peu de longueurs, malgré ses 2h45.
Le film devrait donc faire l’unanimité, autant que ce soit possible. On conseillera donc ne pas trop s'attarder sur les quelques critiques qui se sont fait un plaisir de le descendre (coucou Mad Movies, qui ne se sont pourtant pas privés de le mettre en couverture!), mais c'est sûrement aussi ça, la rançon de la gloire.