Second film pour Chloé Zhao, The Rider est une plongée à corps perdu dans les plaines américaines et la vie d'un cow-boy, cloué au sol par une blessure qui l'empêche de pratiquer à nouveau le rodéo. Passé une exposition un peu longuette, on comprend vite la volonté de la réalisatrice de dépeindre, presque à la manière d'un documentaire (le trio principal est une vraie famille d'éleveurs de chevaux), ce que c'est que d'être un cow-boy à notre époque contemporaine, ce qu'il est de la fierté et du plaisir qu'il y a à pratiquer sa passion, ô combien dangereuse peut-elle être.
The Rider passe son temps à aller en avant pour mieux reculer, parce qu'il y a cette peur de tout perdre, mais cette volonté aussi de ne jamais abandonner ses rêves. Presque un thriller, où cette peur domine toujours le reste, et aussi la honte de perdre la face, de devoir travailler dans un supermarché miteux pour pouvoir survivre. Chloé Zhao ne fait pas que nous raconter une histoire, elle traite aussi d'un vrai sujet de société et des coins les plus reculés de l'Amérique, laissés pour compte. Si on pense au cinéma de Kelly Reichardt, on se rend compte que la réalisatrice à son univers propre, aux images crépusculaires, à ces ralentis dans les plaines au soleil couchant. Une réussite presque totale, où les silences et les regards en disent tout autant qu'un long discours.