Clin D'œil :
Le film n'a eu que peu de succès lors de sa sortie en salle en 1975. Il fut donc redistribué à New York aux séances de minuit, afin d'être rentabilisé. Petit à petit, un noyau dur de fans s'établit, connaissant le film absolument par cœur et venant à chaque représentation du film. Au fil des séances, des lignes de dialogues alternatives ont été imaginées pour être intercalées entre les répliques des personnages, leur donnant un sens complètement différent, souvent comique ou à connotation sexuelle. Ainsi avec le temps cette interactivité évolua, certains fans commencèrent à venir grimés comme les personnages. Puis, certains d'entre eux commencèrent à danser et à chanter sur les musiques du film. Le plus allumé des fans du film s'appelle Sal Piro et figure au livre des records depuis 1987 pour avoir vu le film plus de 750 fois au cinéma (plus de 2 000 aujourd'hui) et est aujourd'hui presque aussi célèbre auprès des connaisseurs que les acteurs du film. Les projections (quotidiennes dans le monde entier) prennent alors des allures de véritables rituels avec interprétation scénique en parallèle de la projection.


À Londres (Prince Charles cinema) et à Paris (Studio Galande), on trouve encore des cinémas qui projettent le film devant une salle conquise : chacun apporte ses accessoires pour jouer l'action pendant la projection. On apporte du riz pour la scène du mariage, un journal pour celle de l'orage, un drapeau écossais à agiter lorsque Brad s'exclame "Great Scott !", mais aussi un pistolet à eau, des confettis, du papier toilette, etc. Le film se distingue par son ambiance très « rock and roll » qui forme un hommage décalé aux films d'horreur, de science-fiction et au rock. Il se distingue par ses morceaux devenus cultes (The Time Warp, Sweet Transvestite…) son côté provocateur (il s'agit du seul film de l'époque du glam rock qui ose l'ambiguïté sexuelle), et des compositions d'acteurs marquantes (notamment celle de Tim Curry dans le rôle de l'extravagant Frank-N-Furter ). En anglais américain, « picture show » est une expression désuète pour dire cinéma ou film. L'histoire du film est censée se passer dans un des États conservateurs du centre des États-Unis pendant le scandale du Watergate, en novembre 1973. Quand Brad et Janet sont dans la voiture au début du film, on peut entendre à la radio le président Richard Nixon parler de sa démission. Le lieu de tournage (Oakley Court) est celui où le Général De Gaulle fit en 1940 son célèbre discours qu'est l'Appel du 18 Juin.


La scène du dîner a été écrite spécialement pour le film et n'existait donc pas dans la pièce dans laquelle Eddie n'était d'ailleurs pas tué par Frank. Columbia (Nell Campbell) a été propriétaire du célèbre club Nell's à New York. Le tatouage « 4711 » sur la cuisse droite de Frank fait référence à l'eau de cologne homonyme qui était très en vogue dans les années 1970 dans les milieux gays. Les tatouages « love » et « hate » sur les doigts d'Eddie sont copiés sur ceux de Robert Mitchum dans le film The night of the hunter (La Nuit du chasseur). Le Studio Galande à Paris (5e) est le dernier cinéma en Europe à proposer le Rocky Horror Picture Show en permanence (le Prince Charles de Londres le joue encore mais quelques fois par an uniquement) chaque vendredi et samedi soir.


Le film Reefer madness : the movie musical d'Alan Fickman (2005) est très inspiré dans la forme du RHPS. Beaucoup de plans ne manqueront pas de sauter aux yeux des fans dès la première vision. Peter Hinwood (Rocky) est devenu un antiquaire réputé à Londres. Il paraîtrait qu'il ne supporte pas qu'on lui reparle de son expérience cinématographique au point de chasser de sa boutique quiconque oserait lui faire cet affront. Le RHPS a connu une suite en 1981, très peu connue en France intitulée Shock Treatment avec Jessica Harper dans le rôle de Janet Majors. Alan Parker fait un hommage au RHPS dans son film Fame (1980) où les héros vont voir une projection animée du Rocky Horror et où le véritable Sal Piro fait une apparition. Dans la saison 3 de Buffy contre les vampires, épisode Effet Chocolat (Band Candy), l'héroïne s'exclame en rentrant dans un bar « Let's do the time warp again ». L'épisode Créatures de la nuit de Cold Case rend ouvertement hommage à The Rocky Horror Picture Show en s'inspirant de sa trame et du scandale qu'il a provoqué chez les moralistes conservateurs et puritains à l'époque.


Plusieurs chansons du film sont même reprises dans l'épisode et la fin parodie le générique de fin du film. Le film fait de nombreuses références dans ses chansons à des acteurs des années 1930 à 1950 et à des films de science-fiction de série B, notamment dans la chanson d'introduction (Science Fiction/Double Feature) : le terme double feature fait référence aux doubles-programmes, les séances durant lesquelles deux films étaient projetés, un « grand film » et un « film B » ; Michael Rennie et Le jour où la terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) Flash Gordon Claude Rains et L'Homme invisible Fay Wray et King Kong It Came from Outer Space Docteur X Anne Francis et Planète interdite Leo G. Carroll et Tarantula! Janette Scott et The Day of the Triffids Dana Andrews George Pal (réalisateur) Le Choc des mondes (When Worlds Collide) Les Triffides la société RKO Pictures Le chanteur de rock'n'roll Buddy Holly The Rocky Horror Picture Show contient aussi des allusions à d'autres films, comme Docteur Folamour de Stanley Kubrick (accent allemand et fauteuil roulant du Dr Scott, qui ne peut s'empêcher de faire le salut hitlérien), Nosferatu, une symphonie de la terreur, dont le vampire inspira le personnage de Riff Raff, et Bande à part de Jean-Luc Godard, dont la scène du madison est reprise par celle du Time Warp.


Il était également prévu dans le script original que le début du film soit en noir et blanc. La couleur devait apparaitre, avec un clin d'œil au Magicien d'Oz, au moment où Brad et Janet entrent dans la salle de bal et découvrent les Transylvaniens. Le juron "Great Scott !" qui échappe à Brad lorsqu'il voit le Dr. Scott est (en plus d'être un jeu de mot) une allusion probable aux comic books dans lequel cette expression est souvent employé, notamment dans Superman. Enfin, la création de Rocky est bien entendu une parodie des multiples adaptations cinématographiques du roman de Mary Shelley : Frankenstein ou le Prométhée moderne.

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le 22 nov. 2019

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Blockhead

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