Deux braqueurs,un jeune et un vieux,s'associent pour effectuer un casse.Il s'agit de voler un objet précieux stocké dans le bâtiment des Douanes de Montréal.Ce film s'inscrit dans la longue lignée des casses cinématographiques,section "c'était impossible,ils l'ont fait".Dans ces oeuvres,il ne s'agit pas de brandir des flingues,on a affaire à des truands cérébraux,qui montent des coups terriblement sophistiqués."The score" fut un échec public et critique assez immérité.On ne fait certes pas là dans le grandiose,mais c'est du ciné solide qui déroule efficacement les codes du genre.Le réalisateur Frank Oz a du métier et il livre un travail un peu mou par moments mais dans l'ensemble bien carré.Il maîtrise parfaitement la narration d'un scénario habile qui voit les malfaiteurs se confronter continuellement à des obstacles apparemment insurmontables qu'ils parviennent à chaque fois à contourner de manière astucieuse.L'histoire rebondit ainsi régulièrement,ce qui rend la vision du film agréable.Il y a cependant quelques scories dans "The score".Tout est axé sur les deux personnages principaux et sur la préparation et l'exécution du hold-up,ce qui fait que les intervenants secondaires n'existent guère et qu'on ne sait que peu de choses concernant la vie des protagonistes,qui se trouvent par conséquent désincarnés.On peut aussi s'interroger sur l'opportunité qu'il y a pour des gars aussi doués dans le maniement des technologies et aussi intelligents de se livrer à de telles activités.Ils pourraient avec leurs capacités avoir des métiers lucratifs et moins risqués,d'autant que Nick ne semble pas dans le besoin,il possède un night-club et dispose d'un matériel hi-tech coûtant une fortune.Mais la tension entretenue par un script qui multiplie les embûches et présente des dissensions entre des truands qui cherchent tous à rouler les autres suffit à tenir le spectateur en haleine,surtout dans la dernière partie,celle de l'accomplissement du vol,suivie d'un twist sympa,même si,quand on a beaucoup vu de polars,on le pressentait.Une bonne musique d'Howard Shore accompagne sans fausse note le spectacle,mais c'est surtout la faramineuse distribution qui interpelle.Robert De Niro et Edward Norton,dans leur duo-duel,sont monstrueusement bons et phagocytent l'écran,chacun dans leur style.Bob,imperturbable et matois,compose un de ces gangsters aguerris qu'il sait si bien faire vivre,et Norton est fantastique en jeune hors-la-loi surdoué et vicelard,se payant le luxe d'opérer dans un double registre puisque pendant une partie du film,il doit jouer à l'attardé mental comme il l'avait déjà fait dans "Peur primale".Les seconds rôles,réduits à la portion congrue,en font des caisses pour exister et se loupent.C'est le cas d'Angela Bassett,diablement belle mais en surchauffe totale,et de Marlon Brando,qui va encore plus loin dans le cabotinage.Il est d'ailleurs triste,pour son dernier film,de le voir aussi mauvais et dans un tel état physique,ressemblant plus à Gérard Larcher qu'à l'Apollon qu'il était autrefois.