Quand on doit aborder La Seconde Guerre de Sécession de Joe Dante, il devient complexe de saisir totalement le propos du film, le scénario divague entre les prises de position pour ridiculiser les conservateurs, et celles pour ridiculiser les "liberals" .
A l'instar du film The Hunt, qui lui aussi tenait un discours assez ambigu, on est face à un film très actuel, ce qui met en perspective les problèmes de l'Amérique, pour mieux se rendre compte que non les problèmes Américains ne sont pas nouveaux, et que même y'a 30 ans ou 150 ans, les Américains ont vécus les mêmes problèmes, qui sont inhérents à une société aussi vaste, multi-ethnique, alors que nous sommes face à des thématiques aussi sérieuses finalement, Joe Dante réussit à ramener sa touche comique, car il est particulièrement facile de caricaturer la société Américaine, mais il n'est pas aisé de le faire sans être lourd et en étant juste.
La Seconde Guerre de Secession est une œuvre qui ne prend pas de pincettes, du gouverneur conservateur au slogan provocateur "As America should be" au président élu pour ses idées progressistes qui ne pense qu'à se faire réélire et donc va agir en ne souciant que du "electoral college" et du poids de chaque communautés, ce qui évidemment peut sembler un peu réac par moment, car je m'explique, on ne sait jamais vraiment sur qui le film tape, est-ce que c'est sur les progressistes ou les conservateurs ?
Et à cette question, un personnage, celui du journaliste joué par James Earl Jones, Afro-Américain, est celui qui répond un peu à cette question, car il se présente comme quelqu'un de raisonné, qui ne voit pas les couleurs car sa femme est Juive mais cela l'importe peu, je ne dis pas que c'est une prise de position négative, c'est une vision tout à fait louable, mais qui dans un script sur l'Amérique peut sembler un peu hors de propos quand on connait les tensions raciales dans ce pays.
Outre ce petit bémol, nous sommes face à un film drôle, qui ne lésine pas sur l'utilisation de toute l'imagerie Américaine, avec ces conseillers du président qui agissent dans l'ombre (qui peuvent rappeler les conseillers dans Wag the Dog de Barry Levinson qui est d'ailleurs producteur sur ce film et aurait du le réaliser), ces parodies de film de guerre avec l'affrontement en Idaho avec notamment John Wayne qui apparait à la télé pour bien appuyer le propos, ou le fait que les pièces détachées de tank sont faites à Taïwan ce qui est une mise en garde contre une mondialisation débridée.
C'est un film qui saisit très bien ce pays et pour toute personne intéressée par le fait d'approfondir ses connaissances sur comment marche ce pays, c'est une bonne porte d'entrée.