Les pauvres élèvent mal leurs gamins
Malgré un traitement classique et quelques clichés bien relous typiques du genre (la gothopouffe muette asociale qui a raison contre tout le monde en silence et fait des dessins trop darks sur son carnet m'a beaucoup pompé l'air), The Secret sort pas mal des sentiers battus... Son scénario surtout, bardé de coups de théâtre et habillé d'une morale pas très politiquement correcte.
Bon, je n'arrive pas trop à dire si cette avalanche de twists m'a plus agacé ou angoissé... D'un côté, ils sont vraiment tirés par les cheveux. Mais de l'autre, dès le tiers du film, on ne sait jamais à quel personnage se fier... Du coup, nos repères sont sans cesse bousculés. Mission accomplie : ça m'a bien destabilisé.
Alors pourquoi cette note moyenne ?
Deux raisons : la fin du film et mon conformisme en matière de films d'horreur.
Avant de spoiler tout le monde, je tiens à dire que c'est une fin originale, qui pose même des questions intéressantes et troublantes ! D'ailleurs, les derniers mots de la voix off, avant le générique, insistent très lourdement : vous DEVEZ vous faire une idée...
C'est cool. Sauf que...
SPOILER SPOILER SPOILER
SPOILER SPOILER SPOILER
SPOILER SPOILER SPOILER
Sauf que ce dénouement ne procure pas ce délicieux vertige de fin de film d'horreur... Celui où on découvre sous des violons dissonants la tête dans le carton, la cave du gentil policier remplie de cadavres d'enfants pendus et dépecés, le village au dessus de tout soupçon qui fait intégralement partie d'une secte satanique.
En fait, c'est une sorte de faux happy end... On apprend que tous les enfants disparus ont été kidnappés (après effacement de leur mémoire), et vendus à des riches stériles en mal de parentalité... Parce que les clodos et les chômeurs sont pas dignes de les élever.
Mouais
Ben personnellement, je l'avoue, je suis quelqu'un de trop médiocre pour aimer ce genre de fins cérébrales dans ce contexte précis. Avec autant de twists stressant tout le long du film, je rêvais de voir s'ouvrir une porte vers l'enfer, des sacrifices d'enfants à Ctuhlu, des gamins transformés en esclaves sexuels... Ou au pire le démantèlement plus prosaïque d'un trafic d'organes.
Et je me retrouve avec un remake de l'arche de Zoé...
Boarf...