Un pouvoir bien limité

Vu dans le cadre du jury SensCritique pour le Festival d'Annecy 2020 :

Décidément, les films se suivent et ne ressemblent pas d'un point de vue qualitatif à Annecy ! Après le touchant « My Favorite War », nous voici dans quelque chose de beaucoup plus bancal, non sans qualités mais surtout quelques très gros défauts. Certes, cette dimension très picturale, ces couleurs pastels, notamment dans les décors, font belle impression, plus que la caractérisation des personnages, beaucoup plus convenue. Intéressant, également, de voir ce conflit familial dû à une opposition religieuse entre les différents membres dans la Corée du XIXème siècle, rappelant, en partie, « Silence » de Martin Scorsese (lui-même remake d'un film japonais, mais passons).

La question intervient toutefois vraiment tardivement, et l'œuvre souffre considérablement de son montage bancal, nous perdant parfois complètement dans son récit confus, démarrant avec la fille pour continuer avec la mère, sans réelle transition, si bien qu'assez rapidement on ne sait plus trop où on en est temporellement, aucune des deux intrigues n'apparaissant vraiment abouties. Avec, en prime, quelques chansons hyper mal réparties sur la durée, souvent concentrées sur plusieurs minutes et s'intégrant assez mal au ton de l'œuvre, pas désagréables mais se ressemblant toutes et ressemblant fortement à du Disney. Après, on sent une volonté de cultiver sa différence, d'être un peu plus ambitieux que la moyenne dans ses thèmes, son déroulement, mais celle-ci est tellement mise à mal par ses défauts rédhibitoires qu'en définitive, on ne voit quasiment que ces derniers. Pas de quoi être ensorcelé...