Admettons que Hollywood est l'un des meilleurs clubs de football au monde, comme le Real Madrid. Vous êtes un acteur (attaquant) plutôt bon qui a enchaîné les bonnes « saisons » avec de grands succès (Le Seigneur des Anneaux, Pirates des Caraïbes, Troie, Le Hobbit … ). Oui, mais voilà ! Depuis toutes ces années, vous êtes cantonné au numéro 2 ou 3 de la star (Elijah Wood, Johnny Depp, Brad Pitt, Martin Freeman … ) et depuis peu, vous êtes même relégué au banc des remplaçants de luxe (Conspiracy). Comment faire pour être la star d'un club, montrer la qualité de son « jeu », être celui qui brillera, tout en gardant un salaire convenable ?
La Chine vous propose un deal pour compléter son équipe en manque d'un joueur d'expérience et connu, bon pour la visibilité à l'international. Orlando Bloom n'a pas hésité et a même osé la coupe peroxydée pour montrer son changement de cap à l'Est. Si s'expatrier a pu être l'idée du siècle pour une poignée d'acteurs dans les années 1960 (le trio du Bon, la Brute et le Truand en fut le parfait exemple : Clint Eastwood en tête, Eli Wallach et Lee Van Cleef), elle n'est pas géniale pour ceux ayant tenté l'aventure au pays du Soleil levant ces dernières années : Adrien Brody, John Cusack (Dragon Blade) ; Matt Damon, Willem Dafoe (La Grande Muraille) ; Pierce Brosnan (The Foreigner) et même Jean Reno (The Adventurers).
The Shanghaï Job est un banal film de braquage où une équipe chargée de transiter des œuvres d'art se font dérober deux pièces coup sur coup. Danny Stratton (Orlando Bloom) et sa bande vont vouloir récupérer ce qui leur a été volé : travail et honneur. L'intrigue est trop simple : aucun suspense sur l'identité des voleurs. Les personnages très caractéristiques de ce genre de films – le chef malin et agile, le vieux protecteur et rusé, la fille boudeuse au grand cœur, le jeune geek et débrouillard – arrivent néanmoins à dégager une certaine sympathie. Mais The Shanghaï Job est avant tout un film d'action et sur ce point, l'Empire du Milieu égale presque l'Oncle Sam. Les scènes de combat à mains nues ou armées et les courses-poursuites sont bien menées avec une originalité : l'utilisation du drone au sein même de l'histoire inscrit Stratton et sa bande dans un univers de jeu vidéo à la façon de Grand Theft Auto. Il manque assurément à ce petit job de Shanghaï une meilleure histoire beaucoup plus nerveuse pour espérer atteindre le niveau de John Wick, modèle récent pour relancer une action star !