Dans la lignée de toute une série de délicieuses histoires british de quidams qui transcendent leurs existences potentiellement moroses par l'art, et notamment par la musique, commencée avec The Full Monty, voici donc l'histoire d'une chorale amateure composée de femmes de soldats engagés en Afghanistan il y a quelques années. Inspirée de faits réels, s'empresse-t-on de nous préciser, comme si ça légitimait ce récit léger et parfois honteusement racoleur. Bizarre, d'ailleurs, de voir l'émotion étalée avec tant de complaisance dans un film britannique... où est passée la légendaire retenue locale ? D'où sortent ces plans interminables d'une Kristin Scott Thomas qui se presse les glandes lacrymales à mort pour se mouiller les joues, les oreilles et le cou ? Je me dis que c'était la difficulté d'émouvoir le public sur le sort de militaires engagés dans des opérations discutables qui imposait de sortir la grosse artillerie pour gagner la sympathie d'un public potentiellement antimilitariste... Du coup, la couche épaisse d'histoires de deuil, de perte, d'abandon, etc., atteint des sommets (de lourdeur). Il faut le savoir. Malgré tout, je suis facile à convaincre dès qu'on me chante joliment trois notes et j'ai tenu jusqu'au bout sans sortir mes pancartes Peace and Love de sous mon canapé, ni barrir contre la prévisibilité irritante de l'histoire. Parce que j'avais sous le nez des nanas visiblement contentes de pousser la chansonnette, réunies par la musique et soutenues par une belle sororité. Et aussi parce qu'on se contentait de me dire qu'elles aimaient leurs maris, ce qu'on peut tolérer, au lieu de les présenter comme des supportrices furibardes de conflits difficiles à justifier... Bref, ce tour de passe-passe a fait son effet, et la plante de mes pieds a battu en mesure le sol du salon à chaque nouveau morceau pop revisité. Et s'est paralysée lors de la dernière séquence musicale, gâchée par une chanson sirupeuse à souhait et sans grande invention musicale. Bon, c'est loin d'être un bon film, mais franchement, ça se laisse suivre.

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le 4 déc. 2021

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