Le signe de la fin ?

Ne pas se tromper : il encore moins d'un film sur le milieu du skate à Paris que sur la prostitution chez les adolescents. Il s'agit d'un film sur Larry Clark.

Première personne que l'on voit ? Larry Clark, bien reconnaissable (cannes, bagues, tatouages). On retrouvera ces symboles chez tous les protagonistes (canne, bagues, tatouages, rock…), l'héritage Larry Clark bien complété par des nombreuses références à ses précents films.

Mais il parle aussi de lui derrière la caméra. Il y de nombreux plans sur des parties corps, en particulier sexe, qui ne sont là que pour montrer comment il filme. Clark avait déclaré pendant le tournage «Le monde me voit comme un gros prevers, alors c'est ce que je vais être», voilà, c'est fait. En plus de ça, il met en regard, via les smartphones et les videos de skate, sa façon de filmer la jeunesse et celle des autres.

On pourrait juger de la pertinence ou pas de ces propos, de cette intention*. Mais ça me désintéresse. Clark est tombé dans le même piège que LVT dans Nymphomaniac, celui de ne plus pouvoir faire un film sans parler de lui-même, le point où le personnage de l'auteur écrase l'œuvre quoi qu'il arrive. Il y a une sorte d'aveu d'impuissance dans ce film.

Pourtant il reste une énergie, une façon de filmer la jeunesse, une façon de filmer le corps adolescent et sa sexualité qui reste inégalée, une façon de glisser ce message autobiographique pas idiote non plus (techniquement).

Une petite mort pour mieux renaitre ou la fin ?

* Personnellement je l'ai lu comme : «vu me voyez comme un vieux crouton pervers, mais votre sexualité c'est moi qui l'ai écrite, vous vivez dans mon héritage et je filme mieux que vous». Prétentieux, même si pas inintéressant.