Étant tombé, sur Twitter, face à un sondage : "Quel est le meilleur film de David Fincher", je répondis immédiatement et sans hésitation "Fight Club", en ajoutant "bien qu'il ait fait d'autres bons films". Je fus ensuite étonné de voir la proportion de votes pour "Zodiac" et "The Social Network". Ce sont deux films que j'avais vu il y a un certain temps déjà, peu après leurs sorties respectives ; dans les deux cas, j'avais bien aimé, sans les considérer comme des chefs-d’œuvre (contrairement à "Fight Club"). Ayant vu "Zodiac" l'année dernière, et l'ayant trouvé moyen, je ne voulais pas retenter tout de suite avec "The Social Network", pour ne pas retomber dans la déception ; mais le sondage évoqué ci-dessus m'a débauché.
Ce fut effectivement une déception. Ok, c'est pas mal fait. Fincher poursuit sa "série noire" sur les ombres du rêves américain (sans pour autant faire une charge à la Coppola ou Gus Van Sant). Mais bon, la présentation de l'élitisme et de la débauche étudiante (en l'occurrence Harvard), n'a rien de révolutionnaire. Et, surtout, la tension du film (le procès, la trahison d'Eduardo par Mark) n'a rien de palpitante. Tout est centré sur l'analyse psychologique, qui est loin d'être une grande finesse ; l'histoire de fond, la rupture de Mark avec sa copine qui entraîne la création de Facebook, est une grosse ficelle sans grand intérêt. Le côté déceptif, déjà vu dans "Zodiac", ces personnages aux défauts appuyés, rongés par leur ressentiment et leur médiocrité (qui n'est pas contradictoire avec l'intelligence), me lassent un peu.