The Souvenir Part 1

Pour contextualiser, j'ai enchaîné en 2 séances consécutives les 1e et 2e parties.

Le travail sur le montage est incroyable et donne l'impression que la réalisatrice calcule très intelligemment à quel moment distribuer telle carte de l'imposant jeu qu'elle garde en mains.

Que ce soit les séquences plus "pop" ou les séquences amenant un espoir d'éclaircissement du récit, les transitions sont brutales. Cela finit par emporter le spectateur dans un univers hypnotique et intrigant.

Cet univers est construit autour de deux axes : la relation qui unit les deux personnages principaux et la réflexion sur la création artistique.
Le premier axe est le plus mystérieux. Peu d'indices sont dévoilés, mettant en place une sorte de rêverie tournant au cauchemar, invitant le spectateur à dépasser son malaise pour rassembler les morceaux du récit qu'offre la réalisatrice. Cet état de dépendance psychologique dans lequel est plongé le spectateur permet de faire un parallèle avec la situation de Julie. Le spectateur n'a que ce qu'accepte de dévoiler la réalisatrice sur ses personnages; la personnage principale n'a que ce qu'accepte de dévoiler son compagnon sur sa vie privée. A eux deux d'accéder à la vérité de leur situation respective. Cela amplifie l'impact des accès de violence d'Anthony et de la mise en scène.
Le deuxième axe est plus limpide et offre un échappatoire à Julie et au spectateur, qui peine à relier les deux axes, bien que les professeurs de Julie lui indiquent qu'il le faudrait. Il permet en tout cas de magnifiquement clôturer cette première partie avec ce plan du studio ouvert sur l'extérieur. Ces deux mondes se mêlent enfin et annoncent la thématique de la deuxième partie.