Les personnes les plus riches de Détroit se donnent régulièrement rendez-vous dans une maison huppée du Michigan, près d'un lac, afin de refaire le monde entre eux, loin de toutes considérations touchant les mortels entre guillemets. Seulement, l'arrivée d'un énergumène du coin, ainsi que la découverte d'une capsule temporelle datant d'un siècle va bouleverser leurs convictions.
Après le succès de Goodbye, Columbus, le producteur avait laissé à Larry Peerce le choix de son film suivant, et celui-ci s'est concentré sur l'adaptation d'un roman éponyme qui se veut cruel pour la bourgeoisie, car au fond, tout n'y est que folie. Mais le le film sera massacré au montage par ses producteurs, laissant non seulement le réalisateur désemparé, mais qui sera sanctionné d'un bide commercial, nous laissant coi sur le véritable projet qu'avait Peerce.
Malgré ce qu'il en reste, j'y vois un portrait assez féroce, où les plus fous ne sont pas forcément les gens d'en bas, mais bien les plus puissants, qui jouissent de leur pouvoir en se croyant vraiment au-dessus de tout. Quelque part, on pense à ce qu'aurait pu faire Robert Altman de ce script assez fou, polyvalent, avec aucune vedette si on excepte Jack Warden, mais la fin du film, qui est en gros une réponse à ce qu'ils découvrent dans la capsule temporelle enterrée depuis un siècle, va faire sauter les lois de la morale, comme si tout le monde pétait les plombs dans un esprit anarchiste, très 70's j'ai envie de dire.
Il en résulte un film curieux, une ébauche de ce qu'on aurait aimé voir, par ailleurs bien filmé avec les couleurs automnales du paysage, mais qui reflète peut-être son époque contestataire.