Je l’avoue, dès que c’est coréen, j’ai tendance à m’y rendre sans trop réfléchir tant j’aime ce cinéma si mal distribué.
Seulement, ce n’est pas toujours la garantie d’un spectacle à la hauteur, et ce « The Spy Gone North » rentre malheureusement dans cette catégorie là.
A dire vrai, j’ai même du mal à comprendre la distribution en France d’un film comme celui-là, en fin de compte plus que médiocre.
Premier hic : la narration. Incroyablement didactique, elle nous explique tout du début jusqu’à la fin, avec un simplisme digne d’un cours pour collégiens.
La subtilité et la complexité n’existent pas dans ce film, et cela impacte forcément l’immersion dans cette affaire d’espionnage.
A aucun moment je n’ai cru aux situations proposées.
Le film est tellement préoccupé par le fait de dérouler son intrigue qu’à aucun moment il ne prend la peine de développer ses personnages ou son atmosphère.
La tension entre les deux frères ennemis que sont la Corée du Nord et la Corée du Sud est totalement absente.
Aucun dialogue ni aucune situation ne paraissent crédibles, tant les scènes sont expédiées et explicitées.
Et, dernier problème, il règne sur ce « The Spy Gone North » une atmosphère de film d’espionnage américain insipide, tant Yoon Jong-bin semble s’être efforcé d’en reprendre les codes et les scènes clefs.
Les premières victimes en sont les acteurs qui doivent se coltiner des dialogues abominables d'invraisemblance et de vacuité.
Alors forcément, tout ceci mis bout à bout donne un film creux, illustratif et qui sonne terriblement faux.
Et si d’un côté il est difficile de lui renier une certaine propreté dans sa manière d’être filmé, de l’autre l’absence totale de personnalité et de fond contribuent à maintenir ce « Spy Gone North » au rang des spectacles oubliables parce qu'insignifiants...