Contrairement à ce que le synopsis pourrait laisser penser, le film ne traite pas vraiment du sort des réfugiés vietnamiens [contrairement à son film suivant « Boat people » (« Passeport pour l’enfer ») (1982)] et bascule sur les bas-fonds de Manille (déjà traités par des réalisateurs philippins tels Lino Brocka (1939-1991) ou Brillante Ma Mendoza (1960- ). D’autant que le personnage du titre (CHOW Yin-fat), n’est pas Vietnamien mais originaire de Hong Kong ; il retrouve une amie dans cette ville après avoir été recueilli par les garde-côtes, fuyant le Vietnam en bateau. Après un court séjour dans un camp de réfugiés, il décide d’émigrer aux Etats-Unis, avec un faux passeport japonais. Lors d’une escale à Manille avec d’autres réfugiés, il décide de suivre Shum Ching, chinoise qui voyage avec lui et qui a été exfiltré par un proxénète philippin (point faible du scénario), ce qui l’oblige à rester à Manille pour la retrouver et la protéger, au prix de sa mise à disposition, comme tueur, d’un mafieux de Chinatown. Cette partie-là est bien réalisée, y compris les scènes violentes (Ah le coup fatal du mafieux frappé alors qu’il se lavait les dents et transpercé par sa brosse à dents !).