Catégorie film politique. Si au premier visionnage, il y a quelques années, j'avais apprécié ce film à l'état brut malgré ses lézardes, je m'étais interrogée sur sa classification la seconde fois. Car de propos politiques il y en a peu. La condition des immigrés vietnamiens est survolée tout en début de film essentiellement à travers : trois points principaux rapidement traités sur le bateau (dont un qu'il laisse présager un film fort entre autres pour son point commun avec une scène de "La Ballade de Narayama"), le camp de réfugiés, la course au passeport, l'errance.
Puis le film retombe dans un genre bien plus classique : une femme en détresse, le héros au grand coeur, happés par la pègre, la fraternité, etc. Peu importe pourquoi, peu importe où dans le fond. L'idée n'était pas vraiment nouvelle dans ces riches années du cinéma hongkongais. La question est : où est la politique dans ce métrage ? Et au-delà, qu'est-ce qui distingue ce film des autres ? A mon sens pas grand chose : scénario sans grand surprise (pour moi puisqu'il a remporté un HK Award), quelques longueurs sans tension, réalisation un peu irrégulière se perdant parfois dans des plans et des balayages pas très heureux.
Les acteurs y sont très bons : C. Yun Fat brillait plus dans ses années de jeunesse cinématographiques, et ici il donne encore une bonne prestation. Tout comme H. Cheung et C. Miao, C. Chung étant un peu à la traîne.
M'a laissée sur mes attentes, et surévalué pour mon goût.
Voilà ce que dit la réalisatrice
Probablement du fait d’avoir grandi à Hong Kong, j’ai toujours une
impression de blocage dans tout ce que je fais et tout ce que je
pense- un sentiment de grouillement, comme une cacophonie de langues
et de cultures, une confusion en ce qui concerne les idées politiques
et l’appartenance à la patrie. Beaucoup de gens ressentent cela ici.
La triste condition des boat people est pour moi une forme extrême de
ce sentiment d’égarement et de frustration. C’est pourquoi je
m’intéresse à tout ce qui concerne les réfugiés. Mon film traite ce
sujet à la manière d’un roman populaire. Ce n’est pas un documentaire,
puisque j’avais déjà fait cela pour la télévision, ni un film à grand
spectacle qui aurait été difficile à manier. J’ai voulu que le film se
situe visuellement dans la tradition des séries B américaines, mais
avec un message qui m’est très personnel.
@quinzaine-realisateurs.com