Le film commence comme un film noir classique, à l'image des précédents films de Na Hong-jin. Un flic un peu gauche enquête sur des morts mystérieuses découvertes dans des villages reculés de Corée. Malgré la noirceur inhérente à ces crimes, le film débute sur un ton presque léger grâce à ce personnage maladroit.
Toutefois, l'atmosphère se transforme peu à peu. La pluie omniprésente dans le film devient de plus en plus épaisse. Les explications rationnelles des crimes laissent place au surnaturel. Les nuits de notre policier commencent à être torturées. Comme dans une nouvelle fantastique, nous commençons nous même à douter du réel. Et puis, le film bascule absolument dans le chamanisme, la folie, l'extravagance.
Or, le coup de force du film est de n'être jamais ridicule voire ringard. Le réalisateur parvient à nous entraîner dans cette folie avec un final époustouflant. En sortant de la salle, impossible de ne pas être dans état second.
Déçu par The Chaser, encore plus par The Murderer, j'ai été conquis par ce film qui mérite que nous laissions de côté, le temps de deux heures, notre esprit cartésien.