Troisième long métrage de Na Hong-jin après le brillant the Chaser et le plus social mais très intéressant The Murderer, The Strangers s’inscrit dans le droit fil des films coréen récents.
Le point de départ rappelle en effet le fabuleux Memories of murder de bon joon ho : un meurtre sauvage commis dans une bourgade coréenne met en émoi la communauté locale, l’enquête s’annonce longue et laborieuse.
Na Hong-jin fait appel à tous les codes des thrillers coréens :
-une atmosphère anxiogène (pluie continue, paysages obscurcis)
- une police locale semblant d’emblée dépassée : manque de moyens, (critique de la Corée) personnel peu compétents voire carrément loufoque
- le film joue sur plusieurs registres : comédie, thriller et même ici horreur qui deviendra prédominante dès que la mécanique implacable se met en place (autour de la 56ème) minute.
A partir de ce moment le film bascule tout entier dans l’horreur et devient de plus en plus oppressant pour faire monter la tension jusqu’au final retentissant.
Le rythme s’accélère notablement, l’intrigue se resserre dans une succession de scènes parfois époustouflantes, la scène du rituel du chamane restera à ce titre comme l’une des plus impressionnante de ces dernières années. Le film est d’une grande violence psychologique tant et si bien qu’à la fin, il nous faut quelques minutes pour assimiler tout cela et diriger l'uppercut que l’on vient d’encaisser.