Elle en pire
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Dans le cinéma d’aujourd’hui, où les franchises et les super-héros saturent l’écran, The Substance arrive comme une bouffée d’air sombre. Un film qui revisite le mythe du vampire de façon originale, en mélangeant body horror et critique sociale. Ce qui m’a frappé, c’est son esthétique : tellement léchée qu’elle en devient presque étouffante, avec une ambiance qui t’installe progressivement dans un malaise fascinant. Dès les premières images, j’ai repensé à The Neon Demon de Refn. Le traitement est le sujet sont identiques, mais ici, on pousse la ou Refn se montrait timide, pour finir sur un truc un peu délirant et qui va aller jusqu’au bout de son idée.
Dans The Substance on va suivre des vampires modernes, complètement intégrés dans un monde de luxe, de consommation de masse et de superficialité. Des monstres qui ne se contentent pas de boire du sang : ils aspirent aussi l’énergie vitale des autres, leur jeunesse, leur essence. Ce que le film montre bien, c’est que cette quête de "substance" ne les nourrit jamais vraiment. Au contraire, elle les vide petit à petit, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’une façade parfaite, une coquille vide.
Le propos est servi par une patte visuelle vraiment spécifique. Les plans sont ultra-soignés, avec cette précision presque clinique qui rappelle Kubrick. Les décors – des couloirs sans fin, un appartement froid, ou encore une pièce toute blanche – participent à créer une sensation d’oppression. Tout est parfaitement symétrique, trop beau, trop propre. Une perfection étouffée qui vient souligner à quel point les personnages sont déconnectés de leur humanité. Les couleurs saturées, presque criardes, qui habillent tout contrastent avec le vide intérieur qu’on ressent dans chaque personnage. Ce qui te fascinait au début finit par te déranger au fur et à mesure que le film avance.
Et puis, il y a le travail sonore. Ce n’est pas juste une bande-son qui accompagne l’histoire : c’est une ambiance qui te plonge dans la tête des personnages. Bruits électroniques dissonants, respirations, murmures… Tout est pensé pour renforcer l’angoisse, pour créer encore plus de décalage entre l’image hyper esthétique que tu visualise et la réalité que tu ressens. Tu sens, tu entends et tu vois cette descente vers la folie et la noirceur. Et puis bon, en plus de tout ça, choisir Demi Moore pour ce rôle là, est-ce qu’on pouvait faire meilleur choix ?
The Substance ça m’a fasciné et dérangé. C’est un espèce de trip visuel et sonore qui te reste en tête bien après la séance. La où on n’a eu un Titane acclamé il y a peu que je trouvais assez timide sur l’aspect body horror, sur le propos et l’esthétique, ça fait plaisir de voir une proposition artistique différente, qui va au bout de son projet. Coralie Fargeat signe un vrai truc qui sort du lot et qui propose quelque chose qui nous fait vibrer, en bien ou en mal, et qui nous suit encore hors de la salle.
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Créée
le 27 nov. 2024
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