Elle en pire
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Une critique de ce film doit légitimement être découpée en deux.
Dans un premier temps nous pouvons analyser le film en tant que tel et en second lieu le propos du film. Premier bémol donc on a l'impression que le film est au service d'un propos, m'enfin bon, un film est un bon moyen pour montrer des choses, des situations particulières et une de ses spécificités est de pouvoir, à travers des situations absurdes ou caricaturales voire surréalistes faire ressortir des choses de notre monde que l'on n'aurait pu faire ressortir de la même façon à travers un autre médium. S'en servir pour tenir un propos est donc légitime.
Concernant le film il possède des qualités indéniables, une esthétique et une réalisation propre et une bande son accompagnant à merveille l'image. Les scènes gores sont également bien réussies, on ressent un certain malaise à chaque fois que des piqures sont réalisées ou que des modifications corporelles apparaissent. Les citations d'autres cinéastes font cependant un peu cuistre et font perdre de la légitimité au film.
Concernant le propos (je note au passage que j'écris la critique pour moi-même pas pour qu'elle soit lu sinon j'aurais fait quelque chose de plus synthétique), on peut le résumer simplement : Le milieu de la production audiovisuel patriarcal et capitaliste ne propose aux femmes que des rôles de femmes trophées qui s'accompagnent de standards de beauté irréalistes et juvéniles empêchant les actrices de s'accepter comme elles sont, de vieillir normalement et d'être reconnus pour autre chose que leur physique. Voilà simplement ce que le film montre, or, il est évident que ce constat a pour but d'être étendu au reste de la société pour permettre aux femmes d'être reconnu selon d'autres critères.
Pour cela le film emploie la caricature pour montrer les choses de façon grossière et conceptuelle.
Toutefois des choses m'ont déplues, notamment la fin, que recherche-t-elle ? La considération pour quoi ? Elle n'est que physique, n'a rien d'autre à proposer, je ne comprends pas l'indignation ou pourquoi on devrait être de son côté. L'analogie avec le mythe de la méduse est également grossier, c'est une réécriture moderne et féministe du mythe auquel il est fait référence ici ie Méduse est une femme émancipée qui face à la violence des hommes les violente et est écartée du Panthéon grec bien pensant or il s'agit d'une perversion du mythe original où Méduse parvient à être soignée par Persée et à retrouver sa santé mentale, à la façon de Karaba dans Kirikou. Demi Moore parvienant à s'émanciper en rejetant les standards de beauté des producteurs et en confrontant le public et les producteurs au mal qu'ils font aux femmes et actrices (mal dit mais on comprend) est donc comparé ici à une Méduse moderne.
Enfin j'ai bien aimé la scène finale, pessimiste au possible, ce coup d'éclat féministe, mise en abime du film, sera nettoyé par le système, nous aura fourni un beau spectacle mais cela est tout. En parlant de mise en abime le fait d'utiliser une actrice démodée et refaite est une bonne idée, tout comme le fait de filmer de façon érotique le corps de Qualley et de l'utiliser comme argument marketing.
Créée
le 2 févr. 2025
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