Elle en pire
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le 10 oct. 2024
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Après avoir été censuré sur un autre site bien connu (AlloC***) pour ne pas avoir été assez bien-pensant et dithyrambique avec cette œuvre, je prie pouvoir expliciter mon propos ici.
Je n’en voyais plus le bout ! Du gore , du gore , toujours plus de gore. Niveau réalisation, décor , univers , inspirations et aspirations, tout est là.
Néanmoins, au terme de la séance on se rend quand même compte que pour la palme du scénario 2024, ce dernier était quand même très creux. « Dans un Hollywood fantasmé les méchants hommes blancs hétérosexuels instrumentalisent de pauvres femmes. L’une d’entre elles, Elisabeth, à la tête d’une émission d’aérobic se fait virer car apparemment plus assez jeune. Elle prend un médicament qui va lui permettre de renouer avec un aspect plus jeune et désirable. Ça tourne TRÈS mal » point. Coralie, c’est léger.
Premièrement , l’analyse féministe immature et simpliste de l’instrumentalisation de la femme. Devons nous encore rappeler que les standards de beauté sont embrassés par les deux sexes parce qu’ils s’inscrivent dans notre patrimoine génétique, nos pulsions animales et notre instinct de reproduction ? Est ce qu’on doit encore le rappeler ou encore culpabiliser la société , les hommes , les femmes, le monde entier , pour une loterie qui perdurera jusqu’à l’extinction de la race humaine ?
Devons nous également rappeler lorsque vous devenez objet d’un divertissement , vous devenez l’objet des fantasmes , désirs et de la consommation d’autrui ?
La pauvre Coralie Fargeat dans sa tentative de disruption féministe a du passer à côté du bon sens et surtout de ses cours d’SVT.
Bien qu’elle soit désespérée de nous le démontrer, ce ne sont pas les vieux hommes blancs qui abusent de l’intégrité des femmes , c’est l’angoisse de ne plus subsister qu’en dehors de la disponibilité physique pour la reproduction qui les terrassent. Et cette névrose concerne dans le domaine du divertissement (comme tout métier de l’image) les deux sexes. Car dans les deux cas il est question d’argent, de profit et d’instrumentalisation des pulsions. Et l’argent ça n’a ni sexe , ni couleur.
Secundo (ATTENTION SPOIL)Le film en dépit de ses longueurs morbides, ne développe en rien cette fameuse SUBSTANCE, son origine, les visages qui se dissimulent derrière ce dispositif(hormis le fait que ce soit de nouveau des grands méchants hommes qui soient au service client) , le concept même n’est clairement pas convaincant et pourtant (même en considérant son mal être) Elisabeth (Demi Moore) se précipite dans l’aventure de manière précipitée et naïve. Rien qu’avec un message PowerPoint sur une clé USB, elle finit dans un ghetto mortifère en moins de 24h , entièrement convaincue, pour récupérer sa première dose qu’elle s’injecte comme une infirmiere agrée en moins de 5 minutes… ? (il s’agit néanmoins d’une jolie métaphore des addictions qui ruinent l’existence des célébrités qui arrivent au bout de leur carrière).
Et en parallèle de cela notre personnage principal (que l’on efforce de ranger dans la case victime attachante), occupe une position pathétique plus ou moins assumée. D’une part, sa situation manque de réalisme, tout comme le film manque de personnages. Comment s’attacher à un personnage qui n’a aucune histoire, aucune famille, aucun ami, aucune existence propre ? (hormis une vieille connaissance avec qui elle reprend fortuitement contact et un job?)D’autre part, le message sans cesse victimisatoire serait celui que les hommes sont les bourreaux et seuls responsables des méandres de cette femme qui ne trouve plus de sens à son existence. Et pourtant c’est bien elle qui est à l’origine du massacre et qui fait le choix de se mutiler afin de se sauver de son manque d’amour propre. Et pour ne rien arranger c’est son doppelganger Sue, qui ne semble pourtant opprimée par quiconque, qui devient avide de gloire et de reconnaissance au détriment de son alter ego désuet.
Mais au fond ? Si ce n’est pas le patriarcat blanc, qui est au cœur du problème ?
La nature humaine et la névrose existentielle. Instrumentalisés par la machine économique , des individus fragiles d’un point de vue narcissiques (comme Elisabeth) deviennent esclaves de l’amour et du désir que le public éprouvera pour eux. Là réside le revers de la célébrité et où débute l’obsession de la désidérabilité sexuelle. Des femmes qui esclaves de leur narcissisme, par désespoir d’être aimées, oublient de s’aimer pour ce qu’elles sont.
Madame Fergeat en se concentrant là dessus aurait ainsi pu nous dispenser de la bonne vieille propagande féministe post moderne présente dans 90% des œuvres de notre époque. L’ennemi n’est pas l’homme, c’est la névrose existentialiste instrumentalisée économiquement.
Ce que j’ai néanmoins trouvé intéressant(et révélateur), c’est le contraste établi entre l’émission de Elisabeth et celle de Sue. Alors qu’une occupait une position de coach sportif , l’autre est à la tête d’une émission a la limite du p*rnographique qui argue la dépense sportive. Et cela met efficacement en évidence le bouleversement de notre ère post moderne en matière de divertissement : une hypersexualisation croissante du divertissement et une régression primitive essentialisant les contenus mainstream autour d’un seul élément, le corps et ses attributs. Mais une nouvelle fois, le phénomène ne concerne pas que les femmes (l’instrumentalisation des corps et des pulsions concerne les deux sexes.)
Pour le reste …. C’est gore à n’en plus finir. Du début jusqu’à la fin. Une poignée de personnes sont sorties de la salle au bout d’une heure de calvaire. La réalisatrice abuse de ses procédés , les gros plans alimentaires dérangeants(les hommes blancs sont ridicules et dégoûtants, merci Coralie on a compris), des gros plans sur certaines parties du corps, des transitions assourdissantes , des plans sanglants à n’en plus finir qui a la fin deviennent risibles. Et c’est d’ailleurs ce qu’il s’est finalement produit. Les prémices dramatiques écœurent et puis au bout de 2h de carnage finalement tout le monde commence à en rire tellement c’est burlesque et sans conclusion !
Néanmoins, pour ceux et celles qui crieraient au génie, je serai un peu plus mesuré. On dira que dans la médiocrité, SUBSTANCE se montre moins médiocre du fait d’un casting et d’une réalisation du meilleur acabit.
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il y a 4 jours
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