Téléphoné, surjoué, sans profondeur, redondant, déplaisant.

Commençons par dire que j'ai mis un point pour la photo, qui pendant les vingt premières minutes du film impressionne.


Puis, venons-en à la critique : les plans serrés, c'est esthétique et sympa. Mais employés à répétition tout hachés qu'ils sont, ils perdent de leur impact et de leur vigueur. Idem pour les plans larges : quelle beauté dans ce couloir! Mais quand on l'a vu pour la trente-sixième fois, on s'en lasse, voire, on s'en dégoûte.


C'est le problème de ce film : il présente des éléments, puis n'invente rien. Le panneau "beauté" pour indiquer une comparaison, un sentiment d'infériorité, un complexe? Ca aurait pu aller une fois, mais l'insert est répété plus d'une dizaine. Et ça va comme ça tout le film : on pose une esthétique sympa, puis elle devient redondante au point d'énerver.

Les scènes et actions sont téléphonées, le scénario est faible, l'intrigue ne prend pas au tripes, l'univers est vide. On aurait pu croire que la réalisation prenne de la distance par rapport à cet aspect superficiel-publicitaire, l'utilise d'une quelconque manière critique. Mais non, elle l'embrace totalement. Le produit est là : "The Substance", sans profondeur. La suspension d'incrédulité est un concept totalement étranger au film, et à aucun moment on ne rentre dedans.


Margaret Qualley est mignonne mais ne sauve pas le film - voire, en utilisant ses rictus-type, elle devient elle aussi lassante et prévisible. A l'image de l'univers sonore : quoi qu'il se passe, "WRRRRRRRM", le même son lourd et, à la fin, ridicule.


Avec ma copine on a pensé quitter la salle. Pas à cause du gore de mauvais goût, sûrement choisi pour cocher toutes les cases du catalogue "quelles sont les phobies les plus répandues", mais simplement parce que le film est chiant à mourir, en plus d'être dérangeant.


Pimenthe
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le 1 oct. 2024

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