Elle en pire
Elisabeth Sparkle (Demi Moore) ne fait plus rêver. Son corps se fissure un peu plus chaque jour sur Hollywood Boulevard. Une étoile sur le Walk of Fame qui ressemble désormais aux scènes fanées d'un...
Par
le 10 oct. 2024
158 j'aime
8
Critique de The Substance : incohérent, stéréotypé et profondément ennuyeux
The Substance m’a exaspéré. Non seulement le film est largement surestimé, mais il repose sur une prémisse incohérente et enchaîne les clichés les plus fatigants.
Le concept de base aurait pu intriguer : une substance qui permet de générer une version plus jeune de soi-même. Mais dès qu’on y réfléchit, rien ne tient debout. La version jeune et la version vieille sont présentées comme deux consciences distinctes, avec des expériences de vie différentes. Ce ne sont donc pas la même personne. Alors pourquoi quelqu’un accepterait de générer une version autonome de lui-même, si cela n’offre aucun bénéfice personnel (pas de transfert de conscience, pas de prolongation de vie) ? C’est le cœur du film, et il s’effondre dès qu’on y réfléchit deux secondes.
Le scénario empire les choses. Dès qu’on comprend ce mécanisme, tout devient téléphoné : le conflit entre les deux versions est inévitable. Mais ce qui pourrait être tendu ou angoissant est ici désespérément plat. Même lors des moments censés être stressants, aucune tension ne se dégage.
Pire encore, les incohérences s’accumulent. Par exemple, la version jeune trouve un papier avec une offre d’emploi dans une poubelle et s’y rend comme si de rien n’était. Mais comment est-ce possible ? Elle n’est pas censée savoir que cette annonce existe, puisqu’elle a une conscience indépendante et n’a pas accès aux souvenirs de la version âgée. Ces raccourcis narratifs sont omniprésents et finissent par rendre le film risible.
Les personnages n’aident pas. La vieille est une caricature fatigante : une ancienne star de fitness, obsédée par la jeunesse, déconnectée de tout. Franchement, quel intérêt a-t-on à suivre ce genre de personnage superficiel ? Et la jeune version, hypersexualisée au point de rendre chaque homme débile autour d’elle, est tout aussi inintéressante. Ces stéréotypes dépassés sur la beauté et la superficialité rendent le film plus gênant qu’autre chose.
Le son et l’esthétique du film, eux, finissent de l’enterrer. On est face à un délire ASMR insupportable : un coup reçu ? Le son se coupe comme si c’était censé être immersif. Une scène où quelqu’un mange du poulet ? On a droit à des gros plans et des bruits de bouche insupportables. Cela donne une impression d’esthétisation forcée et surfait à l’extrême, qui ne colle absolument pas avec l’horreur. À quel moment quelqu’un s’est dit qu’un rendu propre, lisse et ultra-manipulé fonctionnerait dans ce contexte ? Résultat : tout est cliché, déjà vu et désespérément prétentieux.
Comme si cela ne suffisait pas, les rares tentatives d’humour tombent à plat. Pire : elles sont gênantes au possible. Une scène en particulier, où un voisin lourd et ridicule tente de draguer à travers un trou dans la porte, m’a fait ressentir un malaise intense. Ce genre de "moment comique" ne fait que renforcer l’impression d’un film cringy, incapable de trouver son ton.
En résumé, The Substance est une coquille vide : un concept prétentieux mais mal exploité, des personnages stéréotypés et antipathiques, un scénario prévisible bourré d’incohérences, une esthétique inappropriée et un humour embarrassant. Si vous n’avez pas encore vu ce film, considérez cela comme un avertissement.
Créée
le 27 nov. 2024
Critique lue 29 fois
D'autres avis sur The Substance
Elisabeth Sparkle (Demi Moore) ne fait plus rêver. Son corps se fissure un peu plus chaque jour sur Hollywood Boulevard. Une étoile sur le Walk of Fame qui ressemble désormais aux scènes fanées d'un...
Par
le 10 oct. 2024
158 j'aime
8
Idée maline que d’avoir sélectionné The Substance en compétition à Cannes : on ne pouvait rêver plus bel écrin pour ce film, écrit et réalisé pour l’impact qui aura sur les spectateurs, et la manière...
le 6 nov. 2024
102 j'aime
11
The Substance vient tristement confirmer qu'entre Coralie Fargeat et le masqué, ce ne sera jamais une grande histoire d'amour.Car il a retrouvé dans son nouveau film toutes les tares affectant son...
le 8 nov. 2024
69 j'aime
15
Du même critique
Critique de The Substance : incohérent, stéréotypé et profondément ennuyeuxThe Substance m’a exaspéré. Non seulement le film est largement surestimé, mais il repose sur une prémisse incohérente et...
le 27 nov. 2024