Elle en pire
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Coralie Fargeat développe son film dans des espaces fermés. Salle de bain à la lumière artificielle digne d'un cabinet de dentiste, long couloir fauve kubrickien, appartement à l'esthétique publicitaire comme un gros plan sur les lèvres de Margaret Qualley s'approchant d'une canette de soda... On est sans cesse dans un non-lieu (un semblant de Los Angeles) et une non-époque, dépourvus de toue substance un minimum concrète.
Côté personnage, il n'est pas plus simple de retrouver un semblant de réalisme tant le parti pris est de ne présenter que des archétypes : ancienne star de ciné officiant comme coach sportive télévisuelle avec les oripeaux des années 80, producteur malsain criant sa vulgarité à chaque plan, voisin looser aux comportements caricaturaux, ancien camarade de lycée non moins looser...
Une scène archétypale évoluant dans des situations non moins irréalistes : littéralité extrême lorsque le producteur crie au téléphone dans les toilettes sa volonté de licencier la star, poste de présentatrice télé extrêmement populaire dont on peut trouver l'annonce dans une gazette locale, proposition de présenter le show le plus médiatisé des Etats Unis à une jeune femme ayant à peine fait ses preuves...
Bref tant d'éléments nous montrant que le choix de Fargeat est de ne pas s'inscrire dans un cadre réaliste. Cela se traduit par le fait de ne pas confronter le personnage de D. Moore à l'altérité et d'éviter des scènes de rencontres (rencard avorté...).
Pourquoi pas, mais tout cela me laisse dubitatif dans le cadre d'un film de genre ayant pour but premier de faire éclater l'horreur par tous les pores. Pour être embarqué, j'ai besoin que l'étrangeté m'apparaisse comme une sortie de route, l'avènement du bizarre dans un cadre ordonné, en revenir en somme à une définition stricte du fantastique. La dernière partie du film (qui est sans doute la plus intéressante), même dans ses effets body horror les plus extrêmes ne parvient pas à me choquer tant j'étais déjà un peu absent.
Les adorateurs de l'image pour l'image et de l'esthétique clipesque pourront apprécier des plans qui restent assez léchés et entretenant une esthétique de l'artifice. J'ai pour ma part un peu de mal avec les films maniant les symboles et dont les images n'ont aucune autre fonction que de transmettre une information première sans laisser aucune place à l'ambiguïté.
Créée
le 8 janv. 2025
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