Le film plaira plus aux admirateurs d’Éric Rohmer (1920-2010), avatar grec et gay de « Conte d’été » (1993) qu’à ceux de Pedro Almodóvar (car n’étant pas un mélodrame). Les amoureux de la Grèce, de son soleil, de sa mer Egée et de sa langue se laisseront séduire malgré un scénario convenu sur la rupture amoureuse de Démosthène (33 ans), dont le corps est filmé sous toutes les coutures, et de Panos, en couple depuis 4 ans et dont le chien Carmen est le témoin et l’otage, le tout associé à une mise en abyme sur la création artistique, Démosthène, fonctionnaire et comédien, et son ami Nikitas (27 ans), réalisateur et acteur à la recherche de rôles, travaillant à l’écriture d’un scénario, principalement sur un site naturiste des environs d’Athènes et inspiré de la vie de Démosthène. Seul l’humour (sur les popes orthodoxes) et l’autodérision (sur la façon d’écrire un scénario, sur les homosexuels) font passer les discussions « métaphysiques » un peu longues, très intellos et égocentriques, dignes d’un film français nombriliste. Une œuvre sympathique (dans la dernière scène, où les 2 amis pissent face à la mer, on aperçoit une perche en bas de l’écran !) dans l’air du temps et qui a obtenu 2 récompenses (jury jeune et public) au festival de Thessalonique (Grèce).