Un survol volontairement ironique de la démographie américaine à l'heure ou le paysage politique et social fracturé s'apprête à voter en novembre prochain. Beaucoup trop confus et survolté (survolé) pour atteindre son but, le film tente l'embardee onirique en chapitrant son scénario comme des contes braillards afin de rendre compte de l'absurdité de la situation actuelle.
Difficile d'être pleinement embarqué dans ce périple initiatique tant les situations paraissent être fabriquées pour remplir un cahier des charges. Tels personnages sont censés représenter telles tares du camp progressiste/Démocrate, tandis que leurs opposants rednecks valident une imagerie fantasmée de la confrérie Républicaine. On en arrive alors à forme de loufoquerie sanguinaire que ne renierait pas un certain Tarantino. L'original est déjà suffisamment frelaté pour ne pas avoir besoin de le dupliquer en plus "cheap".
Pourtant ici ou la quelques péripéties amusent, et à travers elles semblent se dessiner quelque chose qui pourrait ressembler à une reconstitution vraisemblable. De même les quelques cadres vaguement semblables à des forêts enchantées donnent la plutôt sympathique illusion que la blanche colombe qui les traverse est une création fantastique. Venu faire irruption dans le réel, elle semble avertir que les États-Unis ne sont au final qu'un territoire sorti des limbes de l'imagination.
La protagoniste principale joue de son innocence supposée pour appuyer cette approche fantaisiste, de son teint blanchâtre à ses airs faussement enjoués. Cela fonctionne somme toute pas trop mal, sans être bien transcendant non plus. Le reste du casting est plus inégal (sans doute une bonne partie de figurants amateurs), tant et si bien que personne ne sort du lot. Au final un exercice de style veinal qui n'a rien de très précis à raconter sur la Nation Américaine, mais qui l'assume par le biais du teenage movie rigolo. C'est toujours mieux que rien.