The Ten par SimplySmackkk

Dans une peu discrète tentative d’habiller un film à sketchs, Jeff, coincé entre sa femme et sa maîtresse, en profite pour nous présenter dix segments inspirés par les Dix Commandements, dont il sera l’un des acteurs. Des ordres de Dieu gravés dans la roche, ce film, à peine blasphématoire, et surtout à peine drôle, toute une brave équipe issue de shows TV américains ou d’arrière-plans de films tente de nous convaincre. Avec des réussites diverses.

C’est évidemment un cliché, qui aurait pu figurer sur la Table divine, mais, en tant que comédie à tiroirs, c’est très inégal. Bien que le film tente de miser sur un humour absurde, il a du mal à concrétiser une idée en une histoire intéressante. Les premiers segments sont ratés, pour ne pas dire embarassants. Le film s’ouvre sur un parachutiste qui oublie son parachute. Il tombe mais ne meurt pas. Il est enterré mais on ne peut pas le sortir. Raison suffisante à notre époque pour en faire une vedette de la télévision rapidement déchue. Ce n’est pas drôle, ce n’est pas intéressant.

Mais, au milieu du film, comme pour se faire pardonner, les segments gagnent un intérêt certain. A moins que ce ne soit notre cerveau qui, de guerre lasse, s’abstient d’esprit critique. Enfin, on sourit. Enfin, on apprécié l’histoire de cette femme, ancienne compagne du parachutiste précédent, qui tombe éperdument amoureuse d’une marionnette, devant son mari et le marionnettiste. Enfin, on rit de cette compétition entre deux voisins pour qui achètera le plus de scanners médicaux, avant que celle-ci ne s’achève sur une note d’humour noire bien cinglante. Et que dire du « Rhino menteur », tout en animation, dont le format animé lui permet une touche de folie furieuse qui jure avec les autres segments plus classiques.

Au menu de ces différentes parties, qui dialoguent parfois entre elles, tout un casting de seconds rôles, surtout connus à l’époque pour leurs prestations télévisuelles, mais qu’on a pu voir au cinéma depuis. Avec ce plaisir peu avouable quand on en reconnaît un d’avoir l’impression d’être un spécialiste du cinéma dans ses moindres recoins, en jouant à « d’où vient ce type ? ».

Quatre ans se sont écoulés avant qu’un distributeur sorte le DVD en France, un délai embarrassant qui s’explique par certains segments où l’inspiration a été absente. Néanmoins, certains sketchs valent un coup d’œil discret. Et le segment sur le « Rhino menteur » est à ne pas manquer. Mais, il y a tout le reste, dont l’histoire de Jeff, insipide. C’est un peu le problème de ce genre de films. On aimerait bien le prendre à la carte plutôt que s’imposer tout le menu.