Le remake parfait n'existe p...

Les remakes, c'est pas bien. C'est pas original et c'est toujours inférieur à son prédécesseur. Ouais, sauf qu'il y a quelques génies du 7e Art qui parviennent à faire de vieux films oubliés des chef-d'œuvres impérissables. Ainsi, en reprenant les grandes lignes du film original de Howard Hawks (jusqu'au générique de début où s'inscrit de façon originale "The Thing"), John Carpenter réalise un film largement supérieur grâce à un scénario étayé, totalement maîtrisé et aux dialogues truculents, instaurant progressivement une paranoïa auprès des protagonistes, paranoïa se morfondant totalement avec la nôtre...

Conservant donc la trame terrifiante de La Chose d'un autre monde (datant de 1951), Carpenter parvient à ne moderniser que légèrement l'équipement technologique de nos héros, le décor étant tout simplement intemporel (une base isolée en Antarctique). Il retrouve pour son sixième film ses acteurs fétiches Kurt Russell, Keith David et Wilford Brimley accompagnés de nouveaux venus tels que Donald Moffat, Thomas G. Waites ou encore Richard Masur, tous crédibles dans la peau de ces scientifiques aussi apeurés que téméraires. Ce petit groupe réfugié en huis-clos vont devoir faire face à autant d'incompréhension que de courage contre une créature d'origine extra-terrestre pouvant prendre l'apparence de n'importe qui.

Un tel pitch a de quoi glacer le sang et Carpenter va s'en servir à bon escient, ajoutant à ces passages de pure paranoïa (la fameuse séquence du test) des scènes horrifiques maîtrisées à la perfection, appuyées par l'excellente musique d'Ennio Morricone, la sombre photographie du fidèle Dean Cundey et les maquillages encore aujourd'hui bluffants de l'équipe dirigée par Roy Arbogast. Les effets spéciaux inégalés sont d'un réalisme inouï (comme "l'araignée") et arrivent encore à nous faire tomber les yeux et/ou à nous terrifier, le tout étant bien entendu amené à travers une atmosphère unique. Bref, si James Carpenter reste l'un des maitres du fantastique, c'est notamment et surtout grâce à The Thing, l'exemple parfait du remake supérieur.