"Maybe we're at war with Norway ?"
The Thing est représentatif de ce que l’on peut appeler un très bon film d’horreur. Dès le début, on sait pertinemment que les personnages vont promptement être dans un sacré merdier. Tout est là pour croire en ce pressentiment : une station polaire coupée du monde entourée par des centaines de kilomètres de glace et - cela va sans dire – aucun échappatoire envisageable, où vit une bande de scientifiques américains bien loin de se douter qu’ils puissent être attaqués alors qu’ils sont justement paumés au beau milieu du dit désert de glace.
C’est à partir d’ici que va s’exercer le talent de John Carpenter. Celui-ci parvient à doucement faire monter la pression, sans jamais se précipiter, et créant ainsi une atmosphère qui pourrait selon moi s’apparenter à celle d’Alien : La mort frappe les passagers de la station un à un ne laissant aux survivants que de maigres indices sur l’identité de la chose qui est en train de décimer l’équipage.
A cela vient s’ajouter le fait que « The thing » a un pouvoir bien particulier qui va mettre à rude épreuve la confiance qu’ont les hommes les uns pour les autres : celle-ci est capable de prendre l’apparence de n’importe quel être vivant. Ainsi, le sentiment de malaise du spectateur s’en trouve amplifié car il est lui aussi incapable d’identifier le monstre, on se prendra à coup sûr essayant de déceler des indices dans le comportement des scientifiques, sans succès.
Enfin, la BO d’Ennio Moriconne vient ajouter un peu plus de puissance au pouvoir inquiétant de la claustrophobie ressentie dans ce lieu coupé de tout. Regarder The thing de Carpenter, c’est selon moi l’assurance d’observer ce que peut être le dilemme cornélien du don de confiance en savourant une œuvre intelligente.