Dans la désolation de l’Antarctique, une station météorologique américaine est dérangée par un hélicoptère norvégien qui se démène pour abattre un chien. Violents et apparemment fous, les Norvégiens se crashent puis sont abattus. Perplexes, les Américains voyagent jusqu’à leur campement pour comprendre ce qui s’y est passé. Mais les indices qu’ils trouvent les plongent dans la stupéfaction. Apparemment, leurs voisins ont trouvé quelque chose dans la glace…
C’est peut-être le film le plus terrifiant de John Carpenter. Le maître de l’épouvante se régale dans ce huis clos étouffant à souhait où la paranoïa est la règle. L’idée de base, le déroulement de l’intrigue, le comportement des personnages et la chute sont proprement géniaux. Toutefois, le film est évidemment à replacer dans son époque, tant au niveau de l’image que des effets spéciaux (le film a plus de 40 ans). Mais la narration et surtout l’évolution psychologique des personnages sont fignolées. La fin est presque trop rapide pour saisir pleinement les motivations de la créature ainsi que le destin qui attend les héros. Kurt Russell montre au passage qu’il peut jouer autre chose que des gros bras (le reste de sa carrière l’a prouvé, mais à l’époque, c’était moins évident).
John Carpenter signe ici un film très en avance sur son temps. Sa sortie est un bide et l’œuvre ne sera pleinement reconnue que 10 ans plus tard avant de devenir une référence de l’horreur. Ce succès tardif a d’ailleurs été très dommageable au réalisateur qui s’est pour ainsi dire bridé au lieu de continuer dans cette voie. Il ne reprendra ce registre que dans les années 90. Quel dommage !