Véritablement, quelle est LA chose qui compte le plus pour réussir un grand film d'horreur ? Est-ce l'acting ? Le cadrage ? Le montage ? La musique ?
Et bien ... Bien que ces différents points ont une certaine importance évidente, ils ne suffisent pas à créer un film d'horreur digne de ce nom. Le point le plus important c'est la tournure horrifique que prend le film, sa manière (plus ou moins bonne) de traiter de la peur, de la projeter, de l'exploiter.
Alors évidemment les puristes baisseront leurs lunettes de soleil l'espace d'un instant pour nous dire que les meilleurs films d'horreur sont ceux qui suggèrent, qui usent du hors-champ constamment et qui banissent les jump-scare définitivement. Et bien ces personnes n'auront qu'à moitié raison.

Et donc voila où je voulais en venir : dans The Thing qu'est ce qui importe vraiment ?
Comme dit précédemment la justesse du jeu d'acteur de Kurt Russel et la musique caméléon d'Ennio Morricone ne me laissent évidemment pas de marbre. Mais ce qui importe dans ce film ce n'est surement pas cela.

The Thing exploite une peur viscérale, une paranoïa constante, une peur de l'isolement et surtout une peur de l'individu, la peur de son prochain. Son but n'est en aucun cas des nous faire sursauter pendant toute sa durée. Non. Son principal but est de nous faire comprendre qu'au fond de nous nous ne savons pas réellement ce que nous sommes et que en aucun cas nous ne souhaiterions être seul après son visionnage.

Maintenant vous vous demandez pourquoi je disais plus haut que les puristes n'ont pas totalement raison...
Et bien parce que dans ce film la créature nous est très vite dévoilée, nous pouvons dès lors voir sa monstruosité et son animalité. Seulement voilà, à partir de ce moment le génie de Carpenter fait surface et nous fait douter. Nous cache la créature dans le seul but de nous laisser, tremblotant, soupçonner l'homme qui nous parait le plus suspect. Suspecter quelqu'un sans vouloir réellement avoir raison. Assister à ce spectacle, impuissant, regarder MacReady tenter toutes sortes de technique pour savoir ou se cache la chose en priant qu'aucune d'elles ne marchent et que le carnage s'arrête là. Cependant au fur et à mesure que l'effectif se réduit et que les hommes disparaissent dans le froid polaire de l'Antarctique, nous, nous sommes là, recroquevillés sur nos fauteuils à espérer que cette chose passera son chemin.

Seulement à quoi bon me diriez vous ? A quoi bon chercher puisque même si nous refusons de l'admettre (et que cela nous sera pas réellement montré), nous savons au fond de nous comment cela va finir.

La seule solution serait peut être de faire comme MacReady : vous asseoir, boire un coup autour d'un feu et simplement prier. Prier pour que la chose qui vous tuera un jour ou l'autre, ce soit vous.

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le 31 mai 2014

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B0mbii

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