J'avoue avoir pas mal de lacunes sur ce réalisateur dont seuls un vague souvenir adolescent d'Halloween, une petite déception avec Christine, et un petit bout de ce The Thing que je n'avais pas pu commencer ni terminer pour X raisons, hantaient mon esprit. Mais au vu du succès critique de ce dernier sur le site, il me fallait y replonger, même en polaire...
Déjà, une chose est sûre : j'avais loupé l'intro ! Cette soucoupe volante fonçant droit sur la planète bleue, puis le blanc virginal de l'Antarctique parcourue par un "Superhuskie" tentant d'échapper aux balles norvégiennes tirées depuis un hélico, c'était du nouveau pour moi... Et je dois bien avouer que pour le coup, bah, je n'ai pas trop aimé : le norvégien fait vraiment n'importe quoi avec son fusil et sa grenade ! La Norvège c'est le pays du biathlon, oui ou merde ? ^^
En revanche, on se retrouve très vite plongés dans une atmosphère glaciale et surréaliste. D'autant plus vite que la chose fumante et sanguinolente se dévoilera sans trop se faire désirer... Un bon point pour Jean le Charpentier, surtout que les effets spéciaux sont super bien fichus pour l'époque, et ce à tel point que la première expression faciale de la chose a tout d'une oeuvre d'art cauchemardesque, m'ayant plus ou moins fait penser au Cri d'Edvard Munch. Et plus le film avancera, plus il deviendra crade et gore, sans (presque) jamais tomber dans le grand guignol. Et ça c'est très fort !
Il faut dire qu'un bon film d'horreur, et ça certains réalisateurs semblent trop souvent l'oublier, c'est aussi un bon scénario. Et là on est servis. Le concept même d'imitation/adaptation est assez génial sur le fond et permet bien des folies, mais surtout d'installer une atmosphère paranoïaque pour toujours plus de tension et de suspense au coeur de cette station de recherche scientifique. Quoique vers le milieu du film certaines prises de bec ont quelque peu fini par m'agacer et m'impatienter, mais rien de bien grave...
En plein blizzard, le feu semble à nouveau redevenir la seule solution humaine pour survivre à cette chose. Un peu comme si l'Homme face à ces conditions extrêmes et à cette bête d'un autre temps et d'un autre lieu devait retourner à ses fondamentaux, et notamment celui qui lui permit jadis d'entamer sa domination sur le monde. D'ailleurs, la scène des coupelles, jouissive au possible, démontre toute son impuissance en cas de panne de son joujou flamboyant. Même si bon, c'est un peu facile comme procédé scénaristique pour le coup...
Quoi qu'il en soit, j'ai passé un très bon moment. Et à n'en pas douter que The Thing devrait me motiver à fourrer mon nez gourmand de sensations fortes dans le cinéma de John Carpenter. Parce que des films de genre de cette qualité, j'en redemande ! Même si ça manque beaucoup de femmes quand même !